« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »
Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier site en engraissement. Il vient d’investir dans une maternité liberté.
Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier site en engraissement. Il vient d’investir dans une maternité liberté.
Avec sa nouvelle maternité liberté de 64 places, Steven Le Hir conforte la cohérence globale de son exploitation en matière d’optimisation des performances techniques et du temps de travail.
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Elle a été construite durant l’été 2024 au cœur de l’élevage de 341 truies naisseur-engraisseur, qu’il avait repris un an plus tôt et qui est devenu son site principal, à Plourin-Ploudalmézeau (Finistère).
Steven Le Hir, 34 ans, s’est installé seul en 2020 sur la même commune de la pointe finistérienne, dans un élevage naisseur-engraisseur total de 150 truies. Après avoir été salarié pendant une dizaine d’années dans des élevages porcins et des coopératives agricoles, le jeune installé hors cadre familial réalisait ainsi son souhait de toujours de devenir producteur de porcs. « Lors de mon installation sur mon premier site, les 1 200 places d’engraissement ont été rénovées avec le passage à une alimentation à sec (multiphase). J’ai toutefois vite compris qu’investir dans la partie naissage, devenue vétuste, aurait été peu rentable par rapport au volume de porcs charcutiers produits », a-t-il expliqué lors d’une porte ouverte organisée avec le groupement Evel’Up.
L’éleveur a saisi l’occasion d’un site à reprendre à moins de 3 kilomètres, qu’il connaissait bien pour y avoir travaillé pendant deux ans. « Tout collait en termes de configuration et de complémentarité avec mon premier élevage, le site à reprendre étant en engraissement partiel. »
Engraisser 100 % des porcs charcutiers
L’éleveur a arrêté le naissage sur son premier élevage et transformé le post-sevrage en places de porcs charcutiers, permettant d’atteindre une autonomie totale en engraissement. « Engraisser tous les porcelets produits est un point clé de rentabilité de la production ! souligne Steven. Passer à une taille d’élevage plus grande permettait aussi l’embauche de salariés et d’avoir plus de temps pour ma vie personnelle », ajoute l’éleveur, qui n’a pu prendre qu’une semaine de congé depuis son installation.
Avec la reprise, Steven Le Hir est aussi devenu associé de la station de traitement et de méthanisation SAS Menez de 850 kW, située sur la même commune. Elle reprend l’ensemble des effluents du site principal, transférés par un réseau souterrain (lisioduc) ainsi que ceux du site d’engraissement. « Cela me donne de la souplesse au niveau du plan d’épandage, je dépends moins de prêteurs de terre. »
Du confort pour l’homme et l’animal
La reprise du site de 341 truies s’est faite en gardant le troupeau en place (nouvelle génétique) et la conduite en dix bandes. Avec un bloc gestante récent, seule la maternité était à refaire. « Entre le dépôt du permis de construire et les premières mises bas, une année à peine s’est écoulée », explique l’éleveur qui voulait aller vite. Accolée aux bâtiments de post-sevrage, elle est composée de deux salles de 32 places de cases mise bas liberté (voir ci-contre).
Dans les choix d’équipements, la priorité a été donnée au bien-être animal, à l’ergonomie et au confort de travail, mais également à la performance. Avec ses baies de 2 mètres carrés et son plafond perforé de couleur claire (Perf O2), les salles sont très lumineuses. Les couloirs larges de 1,20 mètre facilitent la circulation du chariot de soins. Un cooling en entrée d’air amènera du confort aux truies en saison chaude.
Autrefois nourries en soupe, les truies sont passées à une alimentation à sec avec une distribution par des doseurs connectés Maternéo d’Asserva. « L’objectif est d’améliorer la performance des truies avec un suivi individuel et de limiter le gaspillage d’aliments. » Des choix en adéquation avec les priorités qu’il s’est fixées pour son élevage : la maîtrise de l’indice de consommation (2,57 d’indice global, production de mâles entiers) et la productivité en nombre de porcs charcutiers.
« Engraisser tous les porcelets produits est un point clé de rentabilité de la production ! »
Une case mise bas liberté de 7 m2
De grande surface (2,8 m sur 2,5 m), la case mise bas fournie par I-Tek dispose d’une ouverture latérale avec flanc au mur. La zone de caillebotis sous la truie est en fonte. La cloison arrière est ajourée dans sa partie haute pour permettre un contact visuel entre les truies. Pour le chauffage des porcelets, l’éleveur a opté pour une plaque chauffante électrique, parallèle au couloir, « plus simple d’utilisation et nécessitant moins d’entretien qu’un système à eau chaude », estime l’éleveur qui va investir dans deux trackers photovoltaïques pour gagner en autonomie énergétique. L’ouverture d’une trappe permet aux porcelets de circuler d’une case à l’autre. Cela va faciliter la socialisation précoce que l’éleveur pratiquait déjà à partir de 7 jours d’âge.
Côté Éco
7 500 €/place de mise bas
490 000 € : coût du bâtiment maternité
Fiche élevage
EARL 2M
Steven Le Hir (2,5 UTH)
341 truies (engraissement total sur deux sites de 1 990 et 1 023 places)
Conduite en 10 bandes, sevrage à 21 jours
Production de 10 000 porcs par an
SAU de 22 ha (maïs et orge), travaux réalisés par une ETA
100 % d’aliments complets
Associé d’une station de traitement et de méthanisation
Groupement Evel’Up