Huile de palme, soja, cacao : la loi contre la déforestation importée sous pression
La loi interdisant l’importation de produits contribuant à la déforestation, adoptée par le Parlement européen en 2022 devrait entrer en vigueur d’ici là fin de l’année mais est soumise à des pressions étrangères mais aussi communautaires pour décaler sa mise en œuvre.
La loi interdisant l’importation de produits contribuant à la déforestation, adoptée par le Parlement européen en 2022 devrait entrer en vigueur d’ici là fin de l’année mais est soumise à des pressions étrangères mais aussi communautaires pour décaler sa mise en œuvre.
Décembre 2022, le parlement européen et les états membres trouvaient un accord pour interdire l’importation de produits contribuant à la déforestation. 1er janvier 2025, la loi entre en application. C’est tout du moins ce qui est prévu dans le calendrier annoncé par la Commission. Mais à l’approche de l’échéance, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander un délai.
L’UE va-t-elle manquer d’huile de palme ?
« Ce sera le chaos » a déclaré Eddy Martono, le président de l’interprofession indonésienne de l’huile de palme au Financial Times, expliquant que « le manque de discussion entre les politiques européens et les partenaires commerciaux de l’UE a engendré une grande incertitude sur comment appliquer ce règlement ».
« Ce sera le chaos »
Le lobby indonésien demande le décalage de l’application de la loi à 2026, prévenant que si elle est maintenue, les envois d’huile de palme depuis l’Indonésie pourraient chuter de 30 % en 2025. La Malaisie, deuxième fournisseur de l’UE, annonce aussi de possibles interruptions de la chaîne logistique.
Les envois d’huile de palme depuis l’Indonésie pourraient chuter de 30 % en 2025
États-Unis, Brésil, Australie ont demandé un report de la loi anti-déforestation
En juin dernier, ce sont les États-Unis qui ont demandé à la Commission un report, arguant de difficultés pour le soja mais aussi le bois et la pâte à papier. Brésil, Australie, Malaisie évoquent des problèmes de cartographie des zones de forêts à protéger. Il semble d’ailleurs que le décalage de l’application de la loi soit mentionné dans le cadre de la reprise des négociations entre l’UE et le Mercosur.
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La hausse récente des prix du café et du cacao est aussi alimentée par les craintes des importateurs pour leurs approvisionnements à venir. Plusieurs pays concernés jugent que cette loi n’est autre qu’une barrière commerciale non tarifaire.
L’alimentation animale est inquiète
Il n’y a pas que des voix étrangères qui se font entendre. En juillet dernier, l’interprofession de la nutrition animale dénonçait le flou sur les modalités d'application de la mesure du côté du gouvernement français et appelait à un report de quelques mois. Le report n’est pas improbable au vu de la composition du nouveau Parlement européen, plus à droite et avec moins de députés écologistes.