Aller au contenu principal

L’herbicide S-métolachlore visé par une procédure de retrait par l’Anses

L’Anses a mené une expertise sur le risque de contamination des eaux souterraines par la substance herbicide S-métolachlore utilisée en grandes cultures. Les résultats montrent des concentrations supérieures à la limite autorisée et l'agence a décidé d'engager une procédure de retrait.

Pulvérisation dans un champ de maïs
© P. Cronenberger (photo d'archive)

Autorisé en 2005, le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus courantes en France. Il est utilisé principalement pour la culture du maïs mais aussi pour le tournesol, le soja, le sorgho et la betterave. Près de 2 000 tonnes de cet herbicide racinaire sont utilisées chaque année, ce qui en fait le troisième désherbant le plus vendu en France. Un tiers environ des cultures de tournesol et de maïs y ont recours, souligne l'Anses. Une fois répandue dans le sol, sa substance active se décompose en dérivés chimiques, les métabolites, qui migrent dans les sols, dans les eaux de surface et dans les nappes phréatiques, poursuit l'Agence.


Un premier rapport en 2021

En 2021, l'Anses avait rendu un rapport examinant l'ensemble des données de contamination des eaux souterraines, des eaux de surface et des eaux destinées à la consommation humaine. L'agence avait alors « introduit des mesures de restriction dans les autorisations de mise sur le marché des produits à base de S-métolachlore, en particulier une réduction des doses maximales d'emploi pour le maïs, le tournesol, le soja et le sorgho ». Cependant, « malgré ces mesures de durcissement, les concentrations métolachlore-ESA, métolachlore-OXA et métolachlore-NOA, les trois métabolites du S-métolachlore, sont en situation de dépassement des seuils réglementaires », relève l'Anses.

L’Anses espère « une restauration progressive de la qualité des eaux souterraines »

Au vu des dernières analyses réalisées et du risque pour la qualité des ressources en eau, l’Anses a pris une décision assez rare en engageant une procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active S-métolachlore. L’agence explique que « cela permettra de réduire la contamination de l’environnement par cette substance et contribuera donc à une restauration progressive de la qualité des eaux souterraines ».

Mais « la décision définitive est en cours », a précisé une porte-parole de l'AFP. L'interdiction des principaux usage de ces désherbants ouvrirait un « délai de grâce » permettant la vente des produits pendant encore 6 mois et leur utilisation pendant 12 mois, selon l'Anses. Sur ce dossier, l'agence sanitaire est sous pression de l'ONG Générations Futures et d'élus en Bretagne, qui lui avaient reproché cet automne de revoir à la baisse le risque sanitaire du métolachlore-ESA et du métolachlore-NOA, deux métabolites du S-métolachlore. 

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité