Pesticide
Faut-il autoriser le glyphosate au-delà du 15 décembre 2022 ?
Afin de décider si elles renouvellent ou non l’autorisation d’utiliser du glyphosate dans l’Union européenne après fin 2022, les agences de sécurité des aliments et des produits chimiques lancent une consultation publique ouverte durant 60 jours.
Afin de décider si elles renouvellent ou non l’autorisation d’utiliser du glyphosate dans l’Union européenne après fin 2022, les agences de sécurité des aliments et des produits chimiques lancent une consultation publique ouverte durant 60 jours.
[Mis à jour le 27 septembre]
L’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ont lancé ce jeudi 23 septembre un processus de consultation publique en parallèle des évaluations scientifiques pour déterminer si le glyphosate doit être autorisé au-delà du 15 décembre 2022.
Au cours de cette consultation ouverte durant 60 jours, l’Efsa recueillera des commentaires sur le rapport d’évaluation relatif au renouvellement de l’approbation du glyphosate. L’ECHA recueillera pour sa part les commentaires sur le rapport concernant la classification harmonisée et l’étiquetage du glyphosate. Ces deux rapports ont été préparés par le groupe d’évaluation sur le glyphosate (GEG), composé des autorités nationales compétentes en la matière de la France, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède.
Pour rappel, le glyphosate, largement utilisé dans les produits phytopharmaceutiques, est actuellement classé comme substance causant des lésions oculaires graves et comme substance toxique pour la vie aquatique avec des effets à long terme. « La classification pour la mutagénicité sur les cellules germinales, la cancérogénicité ou la toxicité pour la reproduction n’a pas été considéré comme justifiée », soulignent l’Efsa et l’ECHA. L’évaluation scientifique initiale menée par le GEG ne recommande pas de modifier cette classification.
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L’association Générations Futures, qui s’inquiète du processus de réévaluation du glyphosate, et invite d’ores et déjà « les citoyens, les chercheurs, les institutions à faire part de leur avis critique sur le dossier de réhomologation du glyphosate dans le but d’aboutir à l’interdiction de l’utilisation de cette substance dangereuse ». Selon elle, le dossier proposé par les industriels « a exclu près de 60% des études de toxicité/écotoxicicté du glyphosate publiées ces 10 dernières années ». Des propos contestés par la plateforme Glyphosate France.
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Alors que selon un sondage Ifop commandé par Générations Futures (1), 74% des Français se disent opposés au renouvellement de l’autorisation du glyphosate par l’Union européenne, l’association affirme que ses équipes travaillent activement à des argumentaires qu’elle mettra prochainement à disposition du public sur la plateforme Shake ton politique.
SONDAGE😳 3/4 des 🇫🇷 sont opposés à la ré-autorisation du #glyphosate en 🇪🇺!
— Générations Futures (@genefutures) September 24, 2021
Vous aussi ?
👉Alors participez aux consultations publiques européennes pour en finir avec ce #cancérigène !@genefutures @SecretsToxiques @IfopOpinion @EFSA_EU @afpfr
👇 https://t.co/TKgMzp8Sc0 pic.twitter.com/S6YQJ4IgpA
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« Quand allez-vous vous mettre réellement à combattre le glyphosate ? » Répondant à cette question d’un auditeur le 22 septembre sur France inter, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a indiqué pour sa part qu’ « elle ferait confiance aux scientifiques », se félicitant qu’Emmanuel Macron ait annoncé que les décisions d’autorisation des pesticides se feraient bien désormais au niveau européen. « Le président de la République avait fait une déclaration vive, en disant « on va supprimer sous trois ans le glyphosate » et il est revenu en arrière car il s’est rendu compte lui-même qu’il avait parlé trop vite. Depuis il est allé voir un agriculteur dans l’Eure qui fait de l’agriculture de conservation mais qui dit avoir besoin de glyphosate, les viticulteurs et arboriculteurs qui versent dans leurs terrains en pente le disent aussi », a-t-elle également commenté.
Réalisé en ligne du 21 au 22 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 1009 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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