Exportations de céréales ukrainiennes : l’accord d’Istanbul va-t-il être renouvelé ?
Martin Griffiths, le chef des affaires humanitaires de l’Onu s’interroge sur le devenir de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, crucial pour endiguer la crise alimentaire mondiale.
Martin Griffiths, le chef des affaires humanitaires de l’Onu s’interroge sur le devenir de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, crucial pour endiguer la crise alimentaire mondiale.
L’accord d’Istanbul conclu entre l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie sur les exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire le 22 juillet a une première fois été renouvelé en novembre dernier pour une période de 120 jours. Il devrait être reconduit le 18 mars mais lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Genève le 15 février, Martin Griffiths s’est montré sceptique. « Je pense que nous sommes dans une situation légèrement plus difficile en ce moment », a-t-il affirmé, soulignant que l'accord céréalier « fonctionne en tandem » avec l'accord entre l'Onu et la Russie sur les exportations d'engrais russes.
20 millions de tonnes de céréales acheminées
Il espère que les parties russes et ukrainiennes vont arriver à s’entendre pour poursuivre sur la durée cette initiative afin « d’assurer la sécurité alimentaire mondiale ». Jusqu’à maintenant, elle a permis « à près de 20 millions de tonnes de céréales d'atteindre des millions de personnes dans le monde » a-t-il précisé. En janvier, l’Onu avait notamment indiqué que près de 44 % du blé exporté avait été expédié vers des pays à revenu faible ou intermédiaire, dont 64 % vers des économies en développement (Afrique, Moyen-Orient). Par ailleurs, cet accord a également permis au Programme alimentaire mondial d’acheter en 2022 8 % du total de blé exporté afin de soutenir des opérations humanitaires dans les régions du monde frappées par la faim. Jusqu’à maintenant, plus de 1 300 voyages maritimes ont été réalisés par l'équipe du Centre de coordination conjoint composé de fonctionnaires de l'Onu, de Russie, de Turquie et d'Ukraine, selon l'organisation.