Discours de politique générale de François Bayrou : les cinq points concernant l’agriculture
Dans un discours attendu devant les députés ce 14 janvier, le Premier ministre a évoqué à plusieurs reprises de manière directe ou indirecte l’agriculture et le monde rural.
Dans un discours attendu devant les députés ce 14 janvier, le Premier ministre a évoqué à plusieurs reprises de manière directe ou indirecte l’agriculture et le monde rural.
Au-delà d’engager les députés à se « ressaisir » pour adopter au plus vite le projet de loi de finances 2025 et le projet de loi de la sécurité sociale 2025, attendus par les agriculteurs, François Bayrou a évoqué le projet de loi d’orientation agricole qui sera rapidement examiné dans son discours de politique générale. D’autres éléments concernant l’agriculture de manière plus ou moins directe ont été distillés au cours de son discours d’un heure trente.
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Une simplification des normes et de la bureaucratie
François Bayrou martelle ce mardi 14 janvier sa volonté d'économies et de simplification des processus dans l'administration, allant jusqu'à dénoncer une « bureaucratie » jugée « trop lourde » et « incroyablement nuisible au développement du pays ».
Pour les entreprises agricoles et familles je veux qu’on remette en cause les pyramides des normes
« Le poids des normes est de 0,8% en Italie, 0,3% en Espagne, 0,17% en Allemagne et chez nous est de 4%. Cette contrainte dont chacun connaît la lourdeur est un frein insupportable à l’activité de notre pays », énonce-t-il avant d’annoncer « un puissant mouvement de débureaucratisation » avec l’adoption rapide d’un projet de loi de simplification de la vie économique. « Il faut agir plus en profondeur et dans le temps, il faut rendre du pouvoir au terrain, grâce à France expérimentation. C’est vrai pour l’agriculture », précise-t-il
« Pour les entreprises agricoles et familles je veux qu’on remette en cause les pyramides des normes en redonnant la main aux usagers », exprime-t-il encore.
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Trop d’agences exerçant l’action publique ?
Le Premier ministre pointe aussi dans son discours le rôle de certaines agences et certains organes ou opérateurs de l'Etat. « Est-il nécessaire que plus de 1 000 agences, organes ou opérateurs exercent l'action publique? », s'interroge-t-il. Sur du plus long terme, le Premier ministre annonce également la création d'un fonds dédié à la réforme de l'Etat, qui sera notamment financé par des ventes d'actifs immobiliers de la puissance publique.
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Une grande conférence nationale de l’eau déclinée en région
L’ancien Commissaire au plan met naturellement en avant dans son discours de politique générale la nécessité que « les grandes politiques » soient inspirées par le long terme. « L’esprit du plan doit être présent dans tous les ministères. Il faut une vision de long terme en particulier pour la transition écologique », poursuit-il. « L’écologie ce n’est pas le problème mais la solution », selon le Premier ministre qui pointe les efforts nécessaires pour planifier la stratégie bas carbone ou encore la politique énergétique.
La gestion des eaux de surface est différente du pompage des eaux profondes
« La question de l’eau doit être saisie », poursuit-il rappelant la prochaine tenue d’une « grande conférence nationale déclinée dans les régions » sur le sujet. « De très grandes injustices risquent d’être commises dans la gestion de l’eau, la gestion des eaux de surfaces est différente du pompage des eaux profondes », déclare François Bayrou.
Attaque contre les agents de l’OFB
Sur le monde agricole spécifiquement, François Bayrou voit dans la raison de la crise, « un sentiment des agriculteurs de ne pas être respecté ».
Quand les agents de l’OFB viennent dans les fermes avec arme à la ceinture c’est une faute !
« Quand les agents de l’OFB viennent dans les fermes avec arme à la ceinture c’est une humiliation et donc une faute ! » lâche le Premier ministre dans l’hémicycle allant ainsi dans le sens de certains représentants syndicaux agricoles.
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Réouverture des cahiers de doléances des gilets jaunes
Dans un chapitre sur la réconciliation, François Bayrou estime par ailleurs qu’on « a négligé le mouvement des gilets jaunes » et annonce la réouverture de leurs cahiers de doléances, à la surprise du parterre de députés. « Il y a six ans ils ont la division du pays entre ceux qui comptent et ceux qui ne comptent pas. Les Parisiens et les autres. Une nouvelle promesse française suppose d’abattre le mur entre les uns et les autres », a-t-il expliqué.