Assurances et mildiou dans les vignes : ça sent le moisi
Obtenir un dédommagement via l’assurance multirisque climatique pour les pertes de récolte liées au mildiou. Tel est l’objectif de la filière viticole, dans le bras de fer qui l’oppose aux assureurs.
Obtenir un dédommagement via l’assurance multirisque climatique pour les pertes de récolte liées au mildiou. Tel est l’objectif de la filière viticole, dans le bras de fer qui l’oppose aux assureurs.
« Nous souhaitons faire appel à votre soutien face au refus des assureurs français de toute prise en charge des dégâts viticoles provoqués par le mildiou dans le cadre des contrats Multirisques climatiques (MRC) au titre des aléas exceptionnels causés par l’excès d’humidité. » Ainsi débute le courrier, en date du 21 août, adressé au ministre de l’Économie par l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev). Cette missive fait suite aux négociations menées par la filière début juillet et à la fin de non-recevoir opposée par les assureurs. L’Anev insiste sur l’impact désastreux de cette décision. « Cela remet en question l’ensemble du travail réalisé en partenariat avec les sociétés d’assurance et le gouvernement », s’insurgent les coprésidents Nathalie Delattre et Didier Paris.
Un débouté qui risque de détourner les viticulteurs de l’assurance
Un autre billet, adressé à la présidente de France Assureurs, appuie sur « l’interprétation restrictive du cahier des charges des contrats de l’assurance MRC » faite par les assureurs et sur l’absence de proposition d’allègement des versements. L’Anev ne manque pas au passage de souligner que cette « décision (nous) paraît dangereuse pour nos territoires ». Nombre de viticulteurs ne voyaient déjà guère l’intérêt de l’assurance vu le niveau de la moyenne olympique. Ils risquent de ne même plus se poser la question de la souscription l’an prochain, fragilisant par là même des structures bien mal en point.
Vignerons du Sud-Ouest, à vos déclarations de sinistre !
Afin de peser au maximum dans ce bras de fer, le syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs enjoint les viticulteurs ayant subi de fortes pertes liées au champignon à établir une déclaration de sinistre mildiou auprès de leur assureur, même si celui-ci les en décourage. « Ces déclarations vont nous aider et appuyer les tractations engagées entre nous, le gouvernement et les assureurs », plaide le syndicat.
Au 4 septembre, ni les services du ministère, ni les assureurs n’avaient donné signe de vie à l’Anev. « Nous attendions la rentrée officielle et allons relancer le ministère et France Assureurs cette semaine, en espérant une réponse d’ici deux à trois semaines », dévoile Roman Moret, directeur de l’Anev. Faute de quoi, il risque d’y avoir quelque chose de pourri entre les vignerons et les assureurs.