Glyphosate : les 5400 plaintes des « pisseurs involontaires » classées sans suite
Les plaintes déposées par l’association Campagne glyphosate France pour mise en danger de la vie d’autrui suite à des analyses d’urines ont été classées sans suite. Et ce à quelques jours d’un nouveau vote des états de l’Union européenne sur la réhomologation du glyphosate.
Les plaintes déposées par l’association Campagne glyphosate France pour mise en danger de la vie d’autrui suite à des analyses d’urines ont été classées sans suite. Et ce à quelques jours d’un nouveau vote des états de l’Union européenne sur la réhomologation du glyphosate.
L’association Campagne glyphosate France annonce, dans un communiqué du 15 octobre, « le classement sans suite de quelque 5400 plaintes pénales » pour « mise en danger de la vie d’autrui, atteinte environnementale ou tromperie aggravée », qu’elle avait contribué à instruire en 2019. Des plaintes déposées suite aux 6850 analyses d’urines « qui démontrent l’imprégnation permanente et quasi générale de la population française par des pesticides basés sur le glyphosate », selon l’association.
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Campagne glyphosate France étudie tous les recours
Des décisions jugées « inacceptables » par l’association Campagne glyphosate France qui indique étudier « tous les recours juridiques pour continuer de porter ces plaintes ».
Quelques mois après le début des dépôts de plainte, plusieurs fédérations de la FNSEA avaient contesté publiquement la fiabilité des résultats, à travers une campagne baptisée « les pisseurs volontaires », rappellent nos confrères d’Agra Presse. La FDSEA d’Ille-et-Vilaine avait par exemple annoncé vouloir déposer plainte contre le collectif « pour diffamation et dénigrement », rapporte Ouest-France.
Ses responsables mettaient en cause la fiabilité de la méthode d'analyse utilisée, Elisa, par ailleurs utilisée par des chercheurs de l'Inserm, avec des résultats similaires. Avec une autre méthode, la chromatographie, les agriculteurs de la FDSEA avaient conduit des tests sur 46 agriculteurs, dont 42 négatifs.
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Glyphosate : Arnaud Rousseau écrit à Emmanuel Macron pour lui demander un vote favorable
Alors que les Etats membres doivent à nouveau se prononcer sur la réautorisation du glyphosate dans l’Union européenne à la mi-novembre, à noter qu’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour lui demander de voter en faveur de la molécule contestée.
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« Au nom de la FNSEA, je vous le demande solennellement, Monsieur le président : soyez cohérent et portez une réponse positive pour la réhomologation du glyphosate au niveau européen. Cette cohérence est la condition pour nous permettre de gravir l’Everest que représente le double défi de la souveraineté alimentaire et de la lutte contre le changement climatique », écrit Arnaud Rousseau.
Le président de la FNSEA affirme dans la lettre que l’agriculture de conservation des sols, « reconnue unanimement comme l’une des formes les plus vertueuses pour la séquestration du carbone et la préservation des sols, en parfaite cohérence avec la démarche de la planification écologique », « ne peut aujourd’hui se passer de glyphosate ».
Le #glyphosate est clé pour le développement de l’#agriculture de conservation des sols. Il n’y aura pas de #PlanificationEcologique possible sans un usage raisonné du glyphosate, comme cela se pratique aujourd’hui. @EmmanuelMacron @MFesneau RDV mi-novembre pour sortir des… pic.twitter.com/JgLiATA5QL
— Arnaud Rousseau (@rousseautrocy) October 14, 2023
Pour rappel aucune majorité qualifiée entre les États membres de l’UE sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate ne s’est dégagée lors du vote organisé le 13 octobre. La France s’est abstenue en raison du refus de Bruxelles de prendre en compte ses demandes de restrictions d’usage en cas de renouvellement.