Débat sur le glyphosate
Après le Calvados, de nouveaux agriculteurs « pisseurs volontaires » dans le Morbihan
D’un côté des « agriculteurs pisseurs volontaires ». L’analyse de leur urine, réalisée en France, ne détecte pas de présence de glyphosate. De l’autre, des non-agriculteurs qui se disent « pisseurs involontaires de glyphosate » car leur analyse d’urine réalisée en Allemagne révèle la présence de l'herbicide. Ce n’est plus la guerre des boutons mais la guerre des échantillons. Pas besoin de test très poussé pour mesurer toute l’exaspération des agriculteurs !
D’un côté des « agriculteurs pisseurs volontaires ». L’analyse de leur urine, réalisée en France, ne détecte pas de présence de glyphosate. De l’autre, des non-agriculteurs qui se disent « pisseurs involontaires de glyphosate » car leur analyse d’urine réalisée en Allemagne révèle la présence de l'herbicide. Ce n’est plus la guerre des boutons mais la guerre des échantillons. Pas besoin de test très poussé pour mesurer toute l’exaspération des agriculteurs !
L’affaire a démarré en janvier dernier, dans une émission Envoyé spécial consacrée au glyphosate, sur France 2. La journaliste Elise Lucet veut savoir si la molécule peut être présente dans les urines. Elle propose pour cela à des personnalités de se prêter au jeu de l’analyse. Résultat : 100 % des échantillons positifs. Le glyphosate serait donc présent dans les urines. La nouvelle fait grand bruit et tourne en boucle sur les réseaux sociaux.
En avril, quelques agriculteurs du Calvados décident d’en avoir le cœur net et de se livrer eux aussi à une investigation sur leur propre urine, celle d’utilisateurs de glyphosate « de façon raisonnée », rapporte l’Agriculteur normand. Le prélèvement est réalisé et les échantillons pris en charge par « un laboratoire agréé et sous contrôle d’un médecin assermenté », précise le journal. Résultat : « un taux de présence du glyphosate et d’acide aminométhylphosphonique (AMPA) non détectable et inférieur à 0,4 ng/millilitre ».
Au mois d’août, dans le Morbihan, un nouveau groupe de 20 agriculteurs utilisateurs de l’herbicide décide à son tour de réaliser le test. L’analyse est réalisée par l’hôpital Schubert de Vannes, « le seul CHU français agréé », commente Terra. Verdict : « Glyphosate non détectable ! ».
L’information est reprise par Ouest France qui n’hésite pas à parler de « guerre des urines ».
D’un côté : des pisseurs volontaires agriculteurs bien décidés à défendre leur métier et à prouver qu’il n’y a pas de traces de glyphosate dans leur urine. De l’autre, des « pisseurs volontaires », non-professionnels agricoles, qui font réaliser leurs analyses par BioCheck en Allemagne. Que les échantillons proviennent des côtes-d’Armor, de la Somme, de Loire-Atlantique ou du Tarn-et Garonne, les résultats fournis par le laboratoire allemand divergent par rapport aux résultats du laboratoire français. Alors que les personnes analysées n’utilisent pas de glyphosate, la présence du désherbant est détectée dans leurs urines.
Dans Terra, les agriculteurs demandent que cessent la « défiance » et les « attaques incessantes ». Et alors que certains maires signent des arrêtés interdisant l’usage des produits phytos à proximité des maisons, les agriculteurs invitent la « majorité silencieuse des maires » à se réveiller et à les soutenir.
Deux camps s’affrontent mais « s’il faut aller à la guerre, on ira à la guerre », préviennent les agriculteurs dans Terra.
Lire aussi Pisseurs volontaires : le glyphosate non détectable chez trois agriculteurs du Calvados,
et dans Le Monde : A Belle-Ile-en-Mer, la stupeur des "pisseurs" de glyphosate.