« Gagner en productivité avec un bâtiment brebis simple et fonctionnel »
À la reprise de l’exploitation familiale, Maxime Baron a choisi de conserver l’atelier ovin et de le pérenniser en investissant pour améliorer les performances et les conditions de travail.
À la reprise de l’exploitation familiale, Maxime Baron a choisi de conserver l’atelier ovin et de le pérenniser en investissant pour améliorer les performances et les conditions de travail.
« J’ai toujours voulu reprendre l’exploitation à la suite de mon père, mais pas l’atelier ovin, se rappelle Maxime Baron, éleveur à Nueil-Les-Aubiers dans les Deux-Sèvres. Et puis quelques stages ont éveillé mon intérêt pour cette production exigeante. »
« L’élevage de brebis allaitantes avait un peu une image 'vieillotte' dans notre région, poursuit-il, mais aujourd’hui des jeunes s’installent, et de nombreuses évolutions en ont fait un métier moins pénible. Les pratiques et équipements évoluent, c’est intéressant parce qu’on voit vite les résultats lorsqu’on change un facteur de production. »
Depuis son installation en 2015, Maxime Baron a progressivement augmenté la taille du troupeau pour atteindre 670 brebis, objectif qu’il s’était fixé pour investir dans une nouvelle bergerie. « Je manquais de place : 200 brebis passaient l’hiver en extérieur, ce qui me contraignait dans la taille des lots et les périodes d’agnelage. »
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Le nouveau bâtiment, qui jouxte l’ancien, fait 825 m² et peut accueillir 280 brebis. Il comprend un couloir central, des cornadis d’un côté, 25 cases d’agnelage avec alimentation en eau, et claires-voies réglables manuellement. Maxime investit 100 000 € dans ce bâtiment très lumineux avec ses translucides sur le toit. « Je vais pouvoir effectuer les agnelages plus sereinement, avec des vraies cases de mises bas, se réjouit le jeune éleveur de 28 ans. Jusqu’à maintenant, je déplaçais les barrières et il fallait apporter l’eau et l’aliment dans chacune. Ce n’était pas pratique ! »
Prolificité moyenne à 1,91 et productivité de 1,4 agneau/brebis/an
La conduite du troupeau est très rigoureuse, avec six lots et sept périodes d’agnelage, de mi-août à fin mai. Les brebis du premier lot qui mettent bas mi-août sont « accélérées » et mises à la reproduction fin septembre, avec les brebis épongées qui n’ont pas pris.
Environ 400 brebis sont épongées, les autres en lutte naturelle. « Pour la lutte, j’ai 25 béliers inscrits, cela permet de savoir quelles qualités j’apporte à mes brebis. Et je choisis les brebis épongées en fonction de leur état corporel » précise Maxime. Pour celles-ci, le taux de mises bas est de 90 %.
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Jusqu’à aujourd’hui, les agnelles étaient mises à la reproduction vers un an. Avec le nouveau bâtiment, Maxime souhaite avancer la date d’agnelage des agnelles en janvier. Il pourra ainsi faire des lots plus importants, regrouper les périodes de mises bas et avoir plus d’agneaux pour Pâques.
L’irrigation permet d’avoir un chargement assez élevé
Côté alimentation, « j’ai la chance à la fois d’avoir un parcellaire regroupé autour des bâtiments, et de pouvoir irriguer les surfaces grâce à un partenariat avec un site agroalimentaire à proximité. Avec cinq autres agriculteurs, nous avons accès à une ressource en eau du 1er mai au 31 octobre. Cela me permet de sécuriser la production fourragère. Avec des terres séchantes (sol sablo-limoneux) et un chargement assez élevé, c’est indispensable. »
De fait, Maxime est quasiment autonome pour les fourrages. Il cultive également de l’orge et du triticale autoconsommés et achète le concentré azoté. « Depuis 2016, j’ai implanté 3,5 ha de luzerne, ce qui me permet de diminuer les achats de concentré. J’essaie d’avoir la meilleure qualité possible de fourrage pour limiter les achats et apporter une bonne valeur alimentaire aux brebis. C’est important si on veut du lait et des agneaux qui poussent bien ! »
Gagner en précision avec un système de pesée des agneaux
Les agneaux reçoivent un aliment complet à partir de 15 jours, et du foin à volonté jusqu’au sevrage. Ensuite, ils ont un aliment complet et de la paille. « La transition se passe bien. Au sevrage je sépare les plus petits qui ont en complément du foin de luzerne pour qu’ils prennent du gabarit. »
250 agneaux sont à l’herbe de la naissance au sevrage, avec du pâturage tournant. Côté parasitisme, ils sont traités contre les strongles et le ténia un mois après la première sortie. Et de nouveau un traitement contre le ténia au sevrage. Puis ils sont finis en bâtiment. « En juin chez nous il n’y a plus beaucoup d’herbe… sauf cette année ! »
Maxime envisage l’achat d’un parc de tri et d’un système de pesée sur la partie engraissement : « j’aimerais pouvoir mieux surveiller la croissance des agneaux pour éviter de les envoyer trop lourd à l’abattoir. Ils ne doivent pas dépasser 22 kg pour entrer dans le cahier des charges Label Rouge Le Diamandin et l’IGP Agneau de Poitou-Charentes », conclut-il.
« L’exploitation de Maxime Baron sort du lot par des résultats, notamment techniques, très bons, liés à une conduite d’élevage très rigoureuse : alimentation, observation des animaux, gestion des lots… Maxime a repris l’exploitation de son père qui avait déjà une belle troupe. Et il a encore bien évolué en résultats techniques et économiques.
Il a ainsi une très bonne productivité numérique, avec certaines années à 1,6, et une moyenne à 1,4 agneau par brebis. Et le résultat de tout ce travail se retrouve sur la qualité et la bonne valorisation de la viande. Le taux de labellisation est supérieur à 93 % (conformation EUR, état d’engraissement 2 et 3 et poids carcasses compris entre 14 et 22 kg). Ceci, conjugué à la maîtrise des charges opérationnelles, fait que cet élevage a des performances supérieures à la moyenne du secteur.
Aujourd’hui Maxime cherche à travailler dans de meilleures conditions et investit dans un bâtiment, simple et fonctionnel. Un point de vigilance sur le chargement, qui est important, même si l’irrigation permet de sécuriser l’approvisionnement fourrager. »
Carte
Nueil les Aubiers, 79
Chiffres clés :
670 brebis croisées mouton vendéen x mouton charollais
25 béliers inscrits (vendéens et charollais)
788 agneaux vendus en 2020
68 ha de SAU dont 43 de prairies, irrigation