Dix pratiques gagnantes pour améliorer l’indice de consommation des porcs en engraissement
Le groupement Evel’up a détaillé les dix pratiques majeures à respecter pour optimiser l’IC en engraissement à partir d’une enquête réalisée auprès de 25 élevages performants.
Le groupement Evel’up a détaillé les dix pratiques majeures à respecter pour optimiser l’IC en engraissement à partir d’une enquête réalisée auprès de 25 élevages performants.
Pour aider les éleveurs à progresser sur l’indice de consommation, le groupement Evel’up a décortiqué les pratiques de 25 exploitations situées dans le tiers supérieur, selon un tri des données de GTE de 2020 réalisé en fonction du critère IC 30-115. Il en est ressorti dix pratiques gagnantes, présentées lors d’un forum technique, appuyé par plusieurs témoignages d’éleveurs. Le principal point fort qui relie ces exploitations est la recherche de cohérence dans la conduite d’élevage, le parc bâtiment et le travail quotidien.
Elles veillent à un strict respect de la conduite en bandes, et ceci dès la maternité avec un nombre de truies à la mise bas équivalent à celui de places en maternité, ni plus ni moins. « 80 % des éleveurs réforment les truies surnuméraires après l’échographie. La majorité n’a pas de salle de maternité tampon », détaille Sarah Heugebaert, du service technique d’Evel’up.
Renforcer la cohérence de l’élevage
Les mélanges d’animaux entre bandes et dans la bande sont limités au maximum. « 90 % d’entre eux chargent leurs salles de post-sevrage en âge unique. Pour la plupart, ils constituent des cases en mélangeant deux portées, voire trois maximums, hormis les petits qui sont regroupés dans une case. » De même, à l’arrivée en engraissement, trois quarts des éleveurs réalisent un transfert sans mélange de bandes, et case pour case pour les deux tiers d’entre eux.
Favoriser l’adaptation en post-sevrage
Concernant la gestion des bâtiments, ils sont une majorité à préchauffer en toute saison les salles de post-sevrage et d’engraissement. 90 % des éleveurs chauffent en début d’engraissement. « Ce n’est pas aux cochons de chauffer la salle. Chaque jour de croissance compte, surtout les premiers », rappelle Hervé Pelleau, animateur technique du groupement. Cela sous-entend d’être suffisamment équipé en chauffages mobiles, soit un par salle à remplir pour un lot.
En sortie de post-sevrage, le chargement des éleveurs enquêtés est de 84,4 kilos par mètre carré (kg/m2), soit 6 % de moins que les préconisations de 90 kg/m2. 68 % n’effectuent jamais de surcharge. « Il est conseillé, lors de la conception du bâtiment, de se baser sur un objectif de chargement de 80 kg/m2, ce qui permet d’absorber un écart de 10 % du nombre de porcelets d’une bande à l’autre, sans surcharger les cases. »
Parmi les pratiques à retenir également en post-sevrage : l’accès à l’eau facilité (au moins 1 bol pour 18 porcelets), la réalisation d’au moins une purge du circuit d’eau par bande, l’apport d’aliment frais régulier (au moins deux visites par jour la première semaine) et le respect des cadences de vaccination.
Stimuler la consommation en début d’engraissement
Le plan d’alimentation en engraissement des élevages enquêtés est en moyenne basé sur une quantité plutôt élevée au démarrage (41 g/kg de poids vif), avec une progression quotidienne de 31 g et un plafond plus classique de 2,52 kg. « La tendance est d’avoir des courbes de consommation de début d’engraissement un peu plus haute que par le passé. Favoriser la consommation au démarrage est essentiel pour améliorer l’IC, car tous les kilos qui ne sont pas faits au début devront l’être en fin d’engraissement. »
Enfin, concernant la gestion des départs, deux tiers des éleveurs réalisent trois départs par bande. L’âge au premier tri est de 155 jours. Compte tenu d’une moyenne de 0,72 m2/porc en engraissement, cela correspond à un chargement au premier tri de 142 kg/m2. La conduite stricte par bande se poursuit jusqu’en fin d’élevage : 80 % des éleveurs gèrent les fins de lot sans mélange de bandes.
Une typologie d’élevage variée
Cette enquête montre aussi qu’atteindre un très bon indice 30-115 est à la portée de tout type d’élevage. « Les exploitations ont des tailles très variées, de moins de 200 à plus de 500 truies présentes. Elles sevrent quasiment autant à 21 jours qu’à 28 jours. Il ne semble pas non plus y avoir d’effet de la génétique utilisée, ni du type d’aliment (farine, granulé, Faf, mélange), ni du mode d’alimentation (soupe ou sec), tous étant normalement représentés dans l’échantillon », souligne Sarah Heugebaert.
Un écart d’IC d’autant plus exacerbé dans un contexte de prix d’aliment élevé
Dix pratiques gagnantes pour progresser en IC
- Ne pas avoir plus de truies à la mise bas que de places en maternité
- Éviter les mélanges d’animaux entre bandes et dans la bande
- Respecter les cadences de vaccination (150 injections/heure/personne pour les porcelets portés ou 250 injections/heure/personne pour les porcelets au sol)
- Préchauffer et chauffer en post-sevrage et en engraissement
- Limiter le chargement à 90 kg/m2 à la sortie du post-sevrage
- Maintenir une surface d’au moins 0,7 m2 par porc dès l’entrée en engraissement
- Contrôler une fois par trimestre les équipements de distribution d’aliment
- Adapter les formules d’aliments selon le poids d’entrée et les stades d’engraissement
- Favoriser la consommation en début d’engraissement (objectif : 41 g/kg de poids vif puis progression de 31 g/j)
- Réaliser le premier tri dès un chargement de 140 kg/m2
Avis : Hervé Rault, EARL de Kerbloux (110 truies NE) à Merléac (56)
« Une rigueur sanitaire pour des animaux en bonne santé »
Avis : Anne Le Manach, EARL Koat Penhoat (550 truies NE), à Plounévézel (29)
« Une conduite alimentaire de précision en PS »
Olivier Pérel, SCEA Lavalut (150 truies NE) à Locmaria Grand-Champ (56)
« Améliorer la cohérence des bâtiments d’engraissement »
Un écart de marge de 150 euros par truie et par an
Evel’up a comparé les performances des élevages ayant les meilleurs et les moins bons indices de consommation en engraissement, en se basant sur les données GTE de 2020.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les élevages du premier tiers triés sur le critère IC 30-115 (soit 2,54 en moyenne contre 2,82 pour le dernier tiers) obtiennent de meilleures croissances (+67 g de GMQ 30-115) et parviennent dix jours plus tôt à 115 kilos.