Des solutions simples pour protéger son élevage
Dans son nouvel engraissement, Frédéric Baudet, éleveur à Maroué, dans les Côtes-d’Armor, va appliquer les mesures de biosécurité nécessaires pour assurer le maintien d’un bon statut sanitaire et limiter les risques de contamination extérieure.
Dans son nouvel engraissement, Frédéric Baudet, éleveur à Maroué, dans les Côtes-d’Armor, va appliquer les mesures de biosécurité nécessaires pour assurer le maintien d’un bon statut sanitaire et limiter les risques de contamination extérieure.
Tout d’abord, un plan de masse situé à l’entrée de l’élevage va orienter la circulation des flux en trois zones bien distinctes. La première correspond au circuit dit « sale ». Elle comprend les départs des porcs charcutiers et les enlèvements de la fraction solide des déjections issue du raclage en V Trac qui équipe les salles. La seconde zone caractérise le circuit dit « propre » qui inclut les livraisons de porcelets (avec un quai dédié aux arrivés d’animaux) et celles des aliments. La troisième zone correspond à l’accès à la fosse à lisier. Le bac à équarrissage est aussi indiqué sur le plan ainsi que les places de parking. « La configuration du bâtiment d’engraissement de Frédéric Baudet se prête bien à l’exercice, car trois circuits indépendants ont pu être tracés », explique Charlie Cador, de l’équipe R & D hygiène et biosécurité à Farm’Apro, en charge du dossier. Et de continuer : « ce plan est une première ébauche et sera soumis aux critères des adhérents. Néanmoins sur le principe, il correspond aux exigences de l’arrêté du 16 octobre qui fixe les mesures à appliquer en élevage pour assurer leur biosécurité ».
Un sas sanitaire sous la protection d’un digicode.
Après avoir suivi le plan pour garer sa voiture, toute personne souhaitant entrer dans l’élevage y compris l’éleveur, doit appliquer le protocole du sas sanitaire. Chaque étape est indiquée par une signalétique. Mais il faut avant tout connaître les numéros du digicode. Pour ce faire, il suffit d’alerter l’éleveur sur son portable (son numéro est visible sur le panneau de circulation) ou en actionnant la sonnette. Une fois la porte d’entrée passée, on retire ses vêtements et ses chaussures d’extérieur dans un premier sas dit « zone externe ou contaminée ». Les mains doivent être désinfectées avec un gel hydroalcoolique. « À l’intérieur de ce sas se trouvent aussi les groupes d’entraînement du circuit d’alimentation. Ainsi, si une maintenance doit être faite, l’intervenant a un accès direct au matériel tout en restant dans cette zone dite contaminée », précise Charlie Cador. Ensuite, un deuxième sas dit « zone interne » permet d’enfiler une tenue spécifique à l’élevage. Toujours dans cette zone, un kit lavabo + savon oblige à se laver et à se désinfecter les mains avant de pénétrer définitivement dans le bâtiment. Une fois le travail effectué, toute personne doit obligatoirement laver et désinfecter ses bottes avant de pouvoir retourner dans le sas externe où le protocole recommence, mais cette fois à l’envers.
Une tenue par élevage pour les chauffeurs
La gestion des enlèvements des porcs charcutiers est aussi essentielle pour protéger les élevages. Depuis le 1er novembre, Cooperl Arc Atlantique impose à tous les chauffeurs de camions de s’équiper de trois cottes et paires de bottes propres à chaque tournée de ramassage. « L’idée est que le chauffeur dispose d’une tenue complète propre par site », explique Charlie Cador. L’éleveur peut aussi mettre lui-même à la disposition du chauffeur des bottes et des cottes jetables. « En sortant du camion, le chauffeur enfile des surbottes pédisacs pour atteindre la tenue de l’élevage mise à disposition près du quai. Cela impose d’avoir un endroit accessible et au sec pour les stocker. Une fois l’embarquement des animaux terminé, il laisse les vêtements jetables sur place. »
Des préfabriqués pour ajouter un sas à l’élevage
Pour les bâtiments d’élevage dont la configuration ne permet pas d’aménager un sas sanitaire, Calipro Élevage propose deux types de préfabriqués aménagés suivant le principe de la marche en avant. Les trois zones (contaminée, intermédiaire et propre) sont séparées par un banc. Cette configuration permet de limiter les risques de contamination extérieure. Le plus simple est équipé d’un lavabo et le plus grand dispose d’une douche.