Des agneaux trop jeunes pour l’Aïd-el-Kébir
Les agneaux ne seront pas certifiés halal par AVS cette année. L’organisme certificateur musulman a des doutes sur l’âge requis des ovins.
Pour pouvoir être sacrifié lors de l’Aïd al-Adhâ (ou Aïd-El-Kébir), un agneau doit être mussina, c’est-à-dire qu’il doit avoir au moins deux dents définitives, comme l’annonce l’association AVS, leader de la certification halal en France dans son communiqué de presse du 25 juin. Or, la fête ayant lieu le mercredi 22 août, les agneaux de cette année n’auront pas l’âge requis. Mohamed El Barji, représentant du pôle certification halal de la mosquée d’Évry temporise : « ce qu’il faut avant tout pour l’Aïd-el-Kébir, c’est un agneau parfait. Pas d’oreille coupée, pas de patte cassée ou de peau abîmée. Ensuite, chaque organisme de certification peut ajouter des règles plus précises ». Selon lui, un agneau peut être certifié halal à partir de six mois. Pour AVS (A Votre Service), la notion de l’âge est importante pour la Grande Fête et bien que l’association ait usé d’une dérogation à titre exceptionnel ces dernières années, elle a décidé de ne pas en faire une habitude.
Ne pas tromper le consommateur musulman sur la qualité halal de l’agneau
De plus, du fait du fonctionnement des abattoirs pour la fête du sacrifice, la certification est réalisée par lot d’animaux et non pas par individu. « Dans un lot, il peut y avoir des animaux d’âges différents, qui n’ont pas forcément leur dentition définitive. Nous ne souhaitons pas prendre le risque de tromper le consommateur », décrète un représentant d’AVS. Le certificateur recommande donc aux fidèles de se tourner vers le bœuf, le veau, ou vers un éleveur ovin ayant les animaux du bon âge. Aux particuliers de faire alors les démarches pour faire abattre dans les règles l’animal, dans un abattoir agréé et disposant d’un sacrificateur certifié. La situation est appelée à se reproduire dans les années à venir, puisque la date de l’Aïd al-Adhâ recule chaque année de 11 jours. Situation qui peut devenir rapidement inconfortable pour les éleveurs comme pour les ménages musulmans, sachant qu’un ovin se négocie autour de 200 euros à cette période, alors qu’un bovin coûtera plus dans les 1 500 euros. En France, la communauté musulmane suit largement cette fête et ce sont plus de 120 000 ovins qui sont abattus pour l’occasion.