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Cocoricauses, le financement participatif fraternel et rural

Christophe et Emmanuel Brochot ont fondé Cocoricauses, une plateforme pour "financer des projets de proximité dans la ruralité". Entretien avec les deux frères, agitateurs de l'économie locale et solidaire.

Qu'est ce que Cocoricauses ?

Cocoricauses est une plateforme de financement 100 % dédiée aux actions rurales. Elle fait appel au financement participatif. Nous sommes un outil généraliste mis au service d'un sujet spécifique, la ruralité. Les thématiques peuvent être de type social, culturel, commercial et économique ou toucher le patrimoine... Nous l'avons lancée en décembre 2016 sous la forme de notre première grande cause. Nous avons collecté auprès de différentes structures (mécènes et investisseurs) 200 000 euros. Ensuite, nous avons sélectionné un certain nombre de projets que nous avons proposés sur notre plateforme de financement. Pour chaque euro collecté par projet, Cocoricauses verse également un euro. C'est donc 400 000 euros qui peuvent être injectés dans des projets de proximité concernant la ruralité. L'objectif est de financer environ 130 projets. Il y en a une dizaine en ce moment sur la plateforme et nous avons environ une cinquantaine de pré-inscriptions, à l'étude. Depuis le lancement, environ 1000 personnes ont donné.

Comment vous est venue cette idée ?

Nous sommes frères et nous travaillons depuis longtemps ensemble, notamment en ayant créé notre propre entreprise. Nous l'avons vendu et avons réfléchi à ce que nous pouvions faire ensemble, en combinant entreprenariat et action au service de la ruralité, quelque chose qui a du sens. Nous avons des origines et des attaches notamment en Auvergne et dans la Sarthe. Par ailleurs, nous connaissons depuis longtemps Michel Christolhomme, un homme qui a beaucoup fait pour l'humanitaire, le social, la gérontologie et la défense du patrimoine en milieu rural. C'est en échangeant avec lui que nous en sommes venus à l'idée de cette plateforme, à la fois répondant à un besoin et une forme d'économie et aux besoins nombreux de la ruralité de ce pays.

Quelques exemples de projets ?

Sur notre site Cocoricauses.org a circulé un projet autour de la maladie d'Alzheimer intitulé "La Caravane de la Mémoire de Decize à Baigneux-les-juifs", un autre sur le financement d'un film documentaire "Auzat l'Auvergnat", qui montre comment, à travers plusieurs générations, les populations vivent les évolutions de leur village en comparant des images tournées à différentes époques ou encore "Ludomobile", un projet de ludothèque itinérante dans la Drôme.

Quels sont les objectifs pour 2017 ?

Nos premiers mois d'activité nous ont permis de tester l'idée, de tester la plateforme et de tester la valeur des projets et l'intérêt des internautes. Nous souhaitons passer au stade complètement opérationnel en nous faisant connaître. Nous avons eu l'occasion de présenter notre plateforme au Conseil économique, social et environnemental, à l'Association des maires ruraux de France et nous avons lancé des campagnes de communication dans le métro de Toulouse, de Marseille et de Paris et dans des magazines du groupe Reworld Media (Marie-France, Mon Jardin & Ma Maison...). Nous lançons une nouvelle grande cause Cocoricauses en 2017 avec une réflexion qui se porte autour des notions de fracture numérique ou de commerce dans les villages. Nous voulons nous inscrire comme étant des facilitateurs de projets en démontrant qu'il n'est pas utile d'opposer économie et générosité et que l'on peut créer des passerelles entre ces deux notions.

 

 

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