Les éleveurs de chèvres demandent une hausse rapide du prix du lait
La Fnec et les chevriers de Nouvelle-Aquitaine appellent à une revalorisation rapide du lait de chèvre pour faire à la deuxième sécheresse consécutive.
La Fnec et les chevriers de Nouvelle-Aquitaine appellent à une revalorisation rapide du lait de chèvre pour faire à la deuxième sécheresse consécutive.
Une revalorisation du prix du lait est plus que nécessaire et elle doit être effective très vite », demande la Fédération des éleveurs de chèvres dans un communiqué du 8 octobre. « La priorité est d’augmenter le prix du lait car il n’y a eu que peu d’augmentations ces deux dernières années alors que nous avons eu des sécheresses graves », explique Jacky Salingardes, le président de la Fnec.
La Fédération des éleveurs rappelle que l’Ipampa (indice des prix d’achat des moyens de production agricole) lait de chèvre a augmenté de 4 % les 12 derniers mois et que les prix du lait de chèvre payés au producteur sont en hausse en Espagne et aux Pays-Bas. « Le prix du lait de chèvre actuellement payé au producteur est insuffisant pour permettre aux éleveurs de faire face à la deuxième sécheresse estivale consécutive qui a fortement pénalisé les lactations et sévèrement compromis la qualité et le rendement des fourrages », détaille le syndicat qui précise que les premières estimations montrent un impact sécheresse allant jusqu’à 40 € les 1 000 litres. La Fnec remarque aussi que la collecte française était encore en léger déficit de 0,7 % en juillet 2019 par rapport à juillet 2018 et que les niveaux de stocks de produit intermédiaire sont exceptionnellement bas. « Qu’attend-on pour répercuter les hausses des coûts de production dans le prix du lait ? s’interroge le syndicat. Est-on condamné à attendre une nouvelle période de pénurie de fromage dans les rayons pour réagir ? »
Un " plan Marshall caprin" avec une hausse de huit centimes
Les éleveurs de Nouvelle-Aquitaine et Vendée sont sur la même longueur d’onde en appelant dans un courrier du 16 octobre à « un plan Marshall caprin ». Pour Cyril Balland, le président de la fédération régionale, « une baisse de 3,6 % de la collecte de lait de chèvre en 2019 en Nouvelle-Aquitaine est un mauvais signal dans un contexte de pyramide des âges des éleveurs très élevée. » Le syndicat explique cette difficulté à recruter des jeunes éleveurs par un manque de revenu, la difficulté à recruter du personnel et un coût d’installation élevé. L’aspect social a également son importance. « Le travail d’astreinte important en élevage laitier caprin fait face à une société du loisir et des 35 heures », note les Chevriers de Nouvelle-Aquitaine en pointant également le manque d’anticipation des laiteries françaises. Pour contrer ce déclin, le " plan Marshall caprin" demande une hausse rapide d’au moins huit centimes du litre. Il appelle aussi à renforcer les actions en faveur de l’installation-transmission, de la promotion ou de l’ouverture des fermes au grand public.