« J’ai passé une offre d’emploi décalée pour recruter ma salariée »
David Tireau a publié une offre originale sur son profil Facebook dans lequel il cherchait une personne qui aime sentir la chèvre et faire des gratouilles. Succès immédiat de la petite annonce décalée.
« Tu aimes les animaux ? Avoir les pieds pleins de terre ? Conduire les tracteurs ? Et sentir la chèvre ? » Cette offre d’emploi pas comme les autres, publiée par David Tireau, un éleveur de chèvres charentais, a rapidement fait le tour d’internet. Publiée sur Facebook le 20 février 2024 au soir, elle avait déjà été partagée plus de 80 fois le lendemain. Ce ton humoristique et chaleureux n’était pas choisi au hasard : il reflétait l’atmosphère conviviale et bienveillante qui règne au sein de son exploitation de 400 chèvres et 116 hectares.
« J’étais passé par l’Anefa de Charente pour remplacer une salariée qui était partie », explique l’éleveur de 39 ans. L’Agence nationale paritaire pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) a passé une offre d’emploi classique et David a reçu quelques candidatures qui n’étaient, hélas, pas concluantes. « Ma compagne Julie a posté une annonce décalée qui représente bien l’état d’esprit de la ferme. »
Maîtriser le « grattouillage »
L’une des exigences de l’annonce sortait clairement du lot : « Savoir faire des crêpes ou des gâteaux pour la pause de 10 heures. » Un clin d’œil à cette pause-café, moment crucial pour l’équipe. « Cette pause est importante pour nous, détaille ce patron de deux salariés. C’est là qu’on échange sur les tâches de la journée, mais aussi sur bien d’autres sujets qui n’ont rien à voir avec la ferme ou l’agriculture. » Cette tradition quotidienne, qui intervient après la traite, est si essentielle que même le salarié travaillant aux champs est invité à revenir pour partager ce moment avec l’équipe.
Le sourire et l’entraide dans l’équipe sont tout aussi essentiels que le soin apporté aux animaux
Autre demande atypique : « Maîtriser parfaitement le “grattouillage” des oreilles des chèvres. » Une manière amusante pour David de signifier qu’il cherche quelqu’un qui, au-delà des compétences techniques, aura à cœur de prendre soin des chèvres et des deux chiennes de la ferme.
L’annonce a suscité un vif intérêt. « J’ai même reçu trop de candidatures », s’amuse David. Finalement, c’est Sandra qui a été retenue. Expérimentée et déjà familiarisée avec l’élevage laitier, elle s’occupe désormais de la traite, de l’alimentation et des soins aux chèvres et chevreaux. « J’avais besoin de quelqu’un qui soit opérationnel rapidement », confie David. Avec une exploitation à gérer et des responsabilités professionnelles qui l’amènent à s’absenter plus de la moitié du temps, l’éleveur doit pouvoir compter sur des personnes de confiance. Et si en plus cela se fait dans la bonne humeur, c’est tout bénéfice !