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Viande bovine : la production en 2025 pourrait accuser le coup du contexte sanitaire

La production française de viande bovine devrait de nouveau reculer en 2025, indique l’Institut de l’élevage. En cause, le contexte sanitaire qui amplifie la décapitalisation. Si les abattages de femelles et l’export de broutards sont attendus à la baisse, la production de jeunes bovins, elle, resterait stable.

Génisses blondes d'Aquitaine au pâturage
La production de viande bovine issue de femelles reculerait de 3,6 % en 2025.
© A.-L. Galon

« Après une quasi-stabilité en 2024, la production de viande bovine française devrait de nouveau baisser en 2025 », prévoit l’Institut de l’élevage (Idele) dans un communiqué publié le 23 janvier 2025.

La production de viande nette, estimée à 1,290 million de tonnes équivalent carcasse (tec) en 2025, marquerait un recul de 1,8 % par rapport à 2024. Un retour à la baisse après une année 2024 stable, sans pour autant retrouver le rythme des années précédentes (-5 % en 2022 et 2023).

La décapitalisation des cheptels, qui s’était « atténuée » durant les trois premiers semestres 2024, s’est redynamisée à l’automne pour chiffrer -2 % au 1er décembre. Le contexte sanitaire semble avoir accentué sa progression, suppose l’Idele. Le cheptel des mères allaitantes a en effet accusé des mortalités de vaches « un peu en hausse » ainsi qu’une « baisse de fertilité non seulement au niveau des génisses mais aussi des vaches ». Dans ce contexte, l’Idele attend une diminution du cheptel allaitant de -1,8 % en 2025.

Le cheptel laitier connaît une dynamique similaire. L’Idele estime cependant que le « contexte laitier porteur » et la moindre disponibilité des génisses pour le renouvellement limiteront davantage les réformes, contenant la décapitalisation à -1,1 % pour 2025.

La baisse des réformes devrait être partiellement compensée par une hausse des abattages de génisses attendue à 1,9 % (+ 9 500 têtes) et des carcasses légèrement plus lourdes. Au global, la production de viande bovine, toutes catégories de femelles confondues, devrait reculer de 3,6 %.

 

France : Production nette de bovins finis (1 000 tec) et exportations de broutards (1 000 têtes)
e : estimations ; p : prévisions
Source : GEB-Département Économie de l’Institut de l’Élevage d’après SPIE-BDNI, Normabev et prévisions propres.
 201920202021202220232024e2025p2024e/232025p/24e
Femelles 832843839811763757730-0,80%-3,60%
Taurillons et Taureaux 3693743713513493563572,10%0,30%
Bœufs 585756535254594,00%10,00%
Total gros bovins1 2601 2741 2661 2151 1631 1671 1460,30%-1,80%
Veaux de boucherie 184178178164154147144-4,30%-2,00%
Total viande bovine1 4431 4521 4441 3791 3171 3141 290-0,30%-1,80%
Export broutards (1 000 têtes)1 1681 1421 1491 068995939862-5,60%-8,20%

L’export de broutards réaccélère en 2025

La baisse du cheptel et les problèmes de fertilités, particulièrement ressentis lors des vêlages d’automne 2024, devraient amplifier le recul de l’export de broutards : il est attendu à -8,2 % par rapport à 2024, selon les prévisions de l’Idele. D’autant que le « dynamisme de l’engraissement français devrait se poursuivre » au moins au premier semestre 2025. La diminution des exports de broutards avait ralenti à -5,6 % en 2024.

L’engraissement de jeunes bovins en France se stabilise

Les abattages de jeunes bovins laitiers sont annoncés en recul cette année encore, en raison d’effectifs « en baisse marquée » de mâles laitiers de 6 à 18 mois.

La production de jeunes bovins de type viande s’annonce en revanche plus dynamique, et leur poids carcasse en progression. L’Idele attend « une production en hausse au premier semestre, mais probablement légèrement baissière au second ».

Pour les veaux de boucherie, la production pourrait « mieux résister » en 2025, avec un recul limité à -2 %, confirmant le ralentissement de la baisse de production qui s’était enclenché en 2024 (-4,3 %).

Enfin, la production de bœufs devrait continuer sa forte progression, attendue autour de + 10 % en 2025. L’année dernière, la production de bœufs avait opéré un « retour inattendu », chiffrant + 4 % par rapport à 2023 après plusieurs années de baisse structurelle.

La consommation de viande bovine baisserait moins que la production

La consommation de viande bovine par bilan « pourrait baisser moins fortement que la production » en 2025, de -1 % par rapport à 2024 selon les prévisions d’Idele. En cause, l’inflation qui « devrait rester faible » et donc moins freiner la consommation de la viande bovine, laquelle reste « très appréciée des familles et bien mise en avant dans la restauration ». En conséquence, les importations de viande bovine devraient progresser de 3 % pour compenser le recul des abattages.

Les exportations de viande bovine, quant à elles, devraient augmenter légèrement, stimulées par un marché européen en manque de jeunes bovins. L’Italie et l’Allemagne, en particulier, accuseraient une « baisse significative » de leur production.

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