Alimentation des bovins
Les mélanges de céréales et de pois ont une composition et une valeur alimentaire variables
Alimentation des bovins
Les cultures en mélange de céréales et de pois sont un peu à la mode. Peu étudiées en agriculture biologique qu´en conventionnelle, elles présentent des atouts mais qui sont de la B086 peu connus et avec des résultats variables.
J´usqu´au milieu des années cinquante, les associations de céréales avec un protéagineux étaient largement cultivées. Elles le sont toujours fréquemment en agriculture biologique. Les céréales utilisées peuvent être le blé, l´avoine, le triticale ou l´orge, associées à du pois fourrager (Assas), ou du pois protéagineux, voire de la vesce ou de la féverole. Aux yeux de leurs utilisateurs, les avantages de ces mélanges sont nombreux : bonne compétitivité vis-à-vis des adventices, moindre exigence en fertilisation azotée grâce à la fixation d´azote atmosphérique par les légumineuses, limitation de la verse - la paille sert de tuteur au pois par exemple - et meilleure résistance aux maladies.
« Ces cultures se caractérisent par une variabilité forte, en fonction des conditions climatiques et des conditions de sol, de la composition pondérale de ce que l´on récolte, qui peut être différente de ce que l´on a mis dans le semoir », estime Bernard Gaillard de la ferme expérimentale d´Arvalis à La Jaillière (49).
Leur conduite par contre nécessite peu d´intervention. En général en agriculture conventionnelle, elles ne sont pas desherbées ni traitées.« Pour le désherbage, il existe une solution pour intervenir en post-semis prélevée si besoin. » Pour raisonner la fertilisation de ces cultures, on peut se baser sur l´importance du pois et estimer la fertilisation des céréales proportionnellement grosso modo à leur importance dans le mélange. « Des essais ont montré que le pois en culture pure « supportait » des apports de fertilisation azotée sans disparaître », explique Bernard Gaillard. « Placé dans une solution de sol riche en azote, il aura tendance à davantage valoriser l´azote du sol et à moins fixer d´azote atmosphérique », rapporte Bernard Gaillard. Cependant il n´y a pas eu pour l´instant d´essais portant sur la fertilisation de ce type de mélanges, et les éleveurs qui les cultivent se basent sur leur expérience personnelle mais elle n´est pas forcément transposable.
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©S. Bourgeois |
La valeur azotée de ces mélanges difficile à prévoir
Conséquence de leur variabilité de composition à la récolte, la valeur alimentaire de ces mélanges se caractérise aussi par sa variabilité. « La valeur azotée du mélange est difficile à prévoir et il est fortement conseillé de faire faire une analyse sur un échantillon représentatif de la récolte faite en ensilage », conseille Pascale Pelletier, d´Arvalis à Joué-les-Bois (Indre). Ces mélanges ensilés doivent se rapprocher des céréales immatures (récolte à 20 % d´humidité) qui sont connues en agriculture conventionnelle mais en cultures pures. Pour une récolte en grains, Jean-Paul Coutard de la Chambre d´agriculture du Maine-et-Loire conseille plutôt d´évaluer, sur plusieurs échantillons, la proportion pondérale de chacun des constituants. Ceci permet à partir des tables d´en faire une appréciation de la valeur nutritive.