Céréales en élevage bovins viande : le triticale a quarante ans et toujours tous ses atouts
Rustique, productif en paille, peu sensible à l'acidité, le triticale est plébiscité par les éleveurs.
Rustique, productif en paille, peu sensible à l'acidité, le triticale est plébiscité par les éleveurs.
![champ de triticale essais variétaux](https://medias.reussir.fr/bovins-viande/styles/normal_size/azblob/2025-01/rbv334_triticale2.jpeg.jpg.webp?itok=k_zmgdBW)
« Le triticale est plus productif en grain que le blé et l’orge », a présenté Chloé Malaval-Juery d’Arvalis à l’occasion d’une conférence au Sommet de l’Élevage. La synthèse de 39 essais conduits entre 2012 et 2022 lui donne un avantage de 3,5 q/ha sur le blé et de 10 q/ha sur l’orge. « Il est plus productif en grain que le blé en situation sèche, en situation hydromorphe, et aussi en deuxième paille ». Sa valeur alimentaire est intéressante avec beaucoup plus de lysine que le blé, et aussi plus de thréonine. Une forte activité phytasique (hydrolyse du phosphore phytique) lui confère une meilleure disponibilité du phosphore que ces deux autres céréales.
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Le triticale est bien apprécié par les éleveurs pour sa productivité en paille. « Les essais de 2003 et 2004 d’Arvalis la situent à 30 % de paille de plus qu’un blé et 32 % de plus qu’une orge. »
Il est bien adapté en plaine comme en altitude. Sa sensibilité au froid est intermédiaire entre celle du blé et celle du seigle. Il résiste jusqu’à -25 °C. Il a la même sensibilité au gel d’épis et à un accident de méiose que le blé. Sa tendance à l’allogamie (avec des fleurs qui bâillent) peut compenser partiellement un déficit de fécondation. Son départ en végétation est puissant car il a un faible besoin de températures pour l’émission de feuilles et des talles herbacées.
Grande plasticité dans l’élaboration de son rendement
Le triticale est peu sensible à l’acidité du sol et peut se passer d’un traitement de semence « classique » (sauf en cas de haut risque de fusariose). Il présente une grande souplesse en situation de semis retardés ou de densités faibles. « Il s’adapte très bien à la densité de semis de 80 à 300 plantes/m2 » situe Chloé Malaval-Juéry. D’après des essais pluriannuels dans toute la France, il donne 45 à 60 grains/épi pour 350 à 450 épis/m2.
En ce qui concerne les maladies, il fait partie des espèces très peu sensibles à la carie. Il n’est pas indemne de piétin échaudage mais le gain de rendement apporté par un traitement de semence est limité. Sur la moyenne de cinq essais, on constate que le triticale est globalement plus concurrentiel du ray-grass que le blé. La perte de rendement allait pour le triticale jusqu’à 15 % contre entre 23 et 40 % pour le blé. « Son pouvoir concurrentiel est expliqué par sa hauteur et sa couverture du sol. »
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