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Des Rouges des Prés très efficaces

Nicole et Hugues Cassé sont les lauréats 2017 des Sabots d’or en race Rouge des Prés. Ils élèvent une cinquantaine de vaches de type mixte, dociles, qui vêlent très régulièrement, avec une mortalité des veaux très faible.

À Choue, dans le Loir-et-Cher, les trois premières Maine-Anjou — comme elles s’appelaient alors — sont arrivées en 1970, pour remplacer le troupeau laitier. Ces trois souches sont d’ailleurs toujours présentes dans l’élevage. L’effectif a par la suite augmenté progressivement, complété aussi par quelques achats il y a vingt ans (six vaches puis trois vaches). Nicole et Hugues Cassé élèvent aujourd’hui un troupeau de type mixte, très docile. Les éleveurs ont recherché la qualité des bassins et la production laitière. Ils portent aujourd’hui leur attention sur la finesse d’os en conservant de bons dessus. Le troupeau affiche un IVV satisfaisant de 370 jours, un taux de mortalité des veaux de 2 %. Pour illustration, on rencontre dans le pré en cette fin octobre Vivace, âgée de 14 ans, qui arrivera l’année prochaine au terme d’une carrière irréprochable. Elle a vêlé pour la première fois à 2 ans, puis chaque année elle a donné naissance à un veau dans les dates voulues, et l’a élevé jusqu’au sevrage. Hélice suit le même chemin.

Les éleveurs sont adhérents à Bovins croissance de la chambre d’agriculture de Loir-et-Cher depuis le début, et ont longtemps été conseillés par Jean-Yves Chéry puis Pascal Tafforeau, avant que Lore Ligonnière puis Claire Dumur ne prennent le relais depuis quelques années. Ils sont très régulièrement classés dans les cinq meilleurs élevages de la race par l’OS et dans le concours des Sabots d’or. Depuis quelques années, un des mâles est souvent sélectionné pour entrer à la station d’évaluation raciale. En octobre 2016, Liban a décroché le record des enchères (4 600 euros). « Quand un veau est sélectionné, nous le dressons en lui apprenant le licol, l’attache, la brosse et la marche en main », commentent les éleveurs.

Des éleveurs très présents au moment des naissances

Les éleveurs sont adeptes de l’insémination et il n’y a jamais eu de taureau sur l’élevage. C’est le conseiller de l’organisme de sélection qui choisit tous les accouplements depuis quinze ans. Les trois ou quatre taureaux de testage ont la part belle, avec en général une quinzaine de vaches. « Il y a au catalogue une dizaine de taureaux utilisables chez nous, parmi lesquels en général six sont triés, souvent parmi les plus jeunes », explique Hugues Cassé. « Pour les premiers vêlages, nous utilisons des taureaux ayant un IFNAIS d’au moins 115, idéalement 120 », précise Nicole Cassé. Cinq ou six des génisses les plus développées vêlent à 2 ans, et les autres à 3 ans.

Les vêlages sont bloqués sur la période allant du 20 août au 20 octobre. « Nous réformons systématiquement celles qui ne vêlent pas dans cette période et aussi celles qui ont eu une césarienne », précisent les éleveurs. En moyenne, trois césariennes par an sont réalisées. Les éleveurs n’utilisent plus de taureau porteur du gène culard, même s’ils regrettent encore un peu de ne plus avoir de bêtes de forme à vendre. Ils ont dans leur troupeau pas mal de souches à jumeaux, plus que la moyenne dans la race, qui est déjà élevée. L’an dernier, c’était exceptionnel, il y a eu onze paires de jumeaux. Deux veaux ont malheureusement été perdus dans l’été, mais les autres ont très bien poussé. Une vache holstein, qui produisait environ 30 litres de lait, en a adopté quatre. Cette année, ce sont cinq paires de jumeaux qui sont élevées.

Pendant la période des vêlages, les éleveurs se lèvent toutes les trois heures la nuit, et passent toutes les deux heures les voir au pré dans la journée. Ils viennent d’investir dans un détecteur de vêlage. « En général, le vétérinaire intervient cinq ou six fois par an pour les vêlages », notent-ils. Pour favoriser l’observation des chaleurs, depuis une quinzaine d’années, les éleveurs séparent les veaux de leur mère, et les font têter matin et soir. « Nous utilisons en moyenne une paillette et demie par vache. » Les vaches sont vaccinées en prévention des diarrhées chez le veau et les veaux sont vaccinés contre les maladies respiratoires. « C’est un investissement, mais c’est le gage de la tranquillité. Nous n’avons pratiquement jamais de veaux à soigner », se félicitent-ils.

45 hectares de prairies naturelles du Perche et quelques Saosnoises

Les mâles sont vendus broutards. Ils sont complémentés dès l’âge de 1,5 mois avec un mélange de 75 % de maïs grain entier et 25 % d’un complémentaire azoté du commerce. Ce concentré est rationné par la suite de façon à ne pas dépasser 3 kg/j à l’âge de 7 ou 8 mois. Toutes les femelles sont élevées jusqu’au vêlage, à part les filles de génisses issues d’un taureau à vêlage facile. Le poids moyen des vaches de réforme est de 480 kilos carcasse. Hugues et Nicole Cassé élèvent aussi "pour le plaisir" six pures Saosnoises, et aimeraient bien en trouver une de type percheronne, une robe que l’on ne trouve presque plus. Le troupeau valorise 45 hectares de prairies naturelles du Perche, en bord de rivière et avec une bonne pente, et 10 hectares de maïs ensilage. Les éleveurs réalisent aussi 90 hectares de cultures de vente et conduisent un atelier de 2 100 poules pondeuses bio.

Avis d’expert

Claire Dumur, de Bovins croissance du Loir-et-Cher

« Des éleveurs qui veulent toujours faire mieux »

« Nicole et Hugues Cassé sont à l’écoute et cherchent en permanence comment faire mieux. Ils ont toujours recherché la performance sur l’IVV. Avec 72 % de vêlages sans aide et 20 % de vêlages faciles, les conditions de naissance sont bonnes malgré des poids de naissance élevés. Seulement un ou deux veaux sont perdus par an, sauf épisode viral exceptionnel. En 2016, le PAT 210 J était de 343 kg pour les mâles et 313 kg pour les femelles, et l’Isevr moyen de 107,0. L’Ivmat maternel était de 101,7 et l’Ivmat paternel de 109,8. »

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