Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »
Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente paillée et aire raclée. Les besoins en paille de litière se limitent à 4,5 kg par jour et par vache suitée.
Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente paillée et aire raclée. Les besoins en paille de litière se limitent à 4,5 kg par jour et par vache suitée.






Hervé Larribe élève des blondes d’Aquitaine dans les Monts du Cantal, à 1 150 mètres d’altitude, sur la commune de Dienne. Il ne produit pas du tout de paille. Pour choisir son type de bâtiment, les arbitrages se sont joués entre une stabulation avec pente paillée ou des logettes. L’éleveur a opté pour la première solution qui représentait le meilleur compromis. Le montant de l’investissement était moins important à la construction, et son coût de fonctionnement s’avère très raisonnable. « Une botte et demie par jour suffit, soit 445 kg de paille pour 102 vaches dont la plupart sont suitées l’hiver. La consommation ne représente donc pas plus de 4 à 4,5 kg de paille en moyenne par jour et par vache suitée », calcule Hervé Larribe, qui achète sa paille en grande partie dans le Puy-de-Dôme chaque été.

Cette partie du bâtiment est en service depuis 2019. « Elle a été conçue en tant qu’extension en L d’un autre bâtiment, et ménage, à la jonction des deux, assez d’espace pour le stockage de tous les fourrages sans avoir de porte à ouvrir », présente Jérôme Delarbre, conseiller bâtiment de la chambre d’agriculture du Cantal. C’est appréciable, même si les périodes de grand froid sont devenues rares.
Une pente de 9 % pour l’aire paillée
La stabulation fait 80 m de long. Derrière le couloir d’alimentation, court une stalle bétonnée plate de 1,70 m de large. C’est pile la longueur qu’il faut pour que les blondes y posent leurs quatre pattes et que les bouses tombent sur l’aire raclée. Le couloir raclé est 20 cm plus bas et mesure 2,5 m de large. Derrière, l’aire paillée de 6,5 m de large monte avec une pente de 9 %. « Il y a 60 cm de dénivelé et 9 % de pente, c’est l’idéal pour que le fumier descende bien », remarque Hervé Larribe. Dans le fond du bâtiment, les parcs de vêlage et parcs à veaux sont à plat sur 2,5 m de large avec, à l’arrière, un couloir de visite. La longueur est segmentée en cases de 10 vaches.
Sur la pente, les vaches se reposent bien avec 5,2 m2 chacune, et il n’y a pas de problème non plus de glissade pour la monte naturelle. La hauteur de fumier reste d’environ 30 cm tout l’hiver sur cet espace.
Dès 2020, Hervé Larribe a fait installer un racleur (12 000 euros environ). Il n’a pas été facile d’adapter le mécanisme au fumier de vaches allaitantes, mais désormais, l’éleveur peut compter sur cet équipement. Le troupeau s’est facilement adapté au passage du racleur. « Il avance très lentement : il met quinze minutes pour faire les 80 mètres du bâtiment. Les vaches et les veaux ne sont pas surpris par son arrivée. » Pour habituer les jeunes animaux, l’éleveur ne le fait passer d’abord que deux fois par jour en surveillant, puis sans avoir besoin d’être présent jusqu’à cinq fois par jour si besoin.
Un activateur de compost pulvérisé sur les bottes
Les vaches sont bloquées au cornadis jusqu’en milieu de matinée et les veaux sont libres d’aller et venir. « Avec une toiture isolée qui limite l’amplitude thermique, une structure en bois, une bonne luminosité, un renouvellement de l’air satisfaisant, le bâtiment garantit une bonne ambiance pour le troupeau », note Jérôme Delarbre.
Les parcs à veaux et de vêlage et la pente paillée sont curés une fois par an quand les animaux sortent au pâturage, et leur fumier est stocké en bout de champ.
Hervé Larribe utilise un activateur de compostage (en variant les marques) qui est pulvérisé quotidiennement sur les bottes avant de pailler. Le fumier de l’aire raclée est stocké dans la fumière découverte qui existait depuis 1995. Il est monté en tas le plus pyramidal possible, et l’éleveur constate qu’il ne chauffe pas à plus de 25 °C de tout l’hiver, et que son volume ne se réduit pas énormément. Puis il fond bien après épandage. « Je l’épands entre fin février et le 15 avril et je ne retrouve pas une miette dans les prés au moment du pâturage. » L’éleveur a environ 1 300 m3 à épandre et à raison de 20 m3 par hectare, il fertilise avec cet effluent 65 ha par an. Avec les autres fumiers, il passe au total chaque année sur les 90 hectares de prairies naturelles « en bas », autour du siège de l’exploitation, et apporte aussi 15 épandeurs à la dose de 10-12 m3 par hectare sur les prairies de l’estive.
Fiche élevage
165 ha de prairies naturelles
110 vêlages avec vente de broutards repoussés et de vaches de réforme
1 unité de main-d’œuvre