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Abattoir mobile : le Bœuf éthique placé en redressement judiciaire

Emilie Jeannin, éleveuse à l’initiative du projet d’abattoir mobile en France, annonce le redressement judiciaire de sa société.

Camion d'abattage mobile du Boeuf éthique
© Francçois d'Alteroche

[Mis à jour le 15 décembre à 9h30 avec le point de vue de l'abattoir d'Autun]

Emilie Jeannin, éleveuse de bovins charolais en Bourgogne, à l’origine du projet d’abattoir mobile Le Bœuf Ethique est dépitée. Un an et demi après le démarrage effectif de l’aventure, elle a annoncé en début de semaine à France 3 Bourgogne Franche Comté le redressement judiciaire de la société suite à des difficultés financières.

Arrêt des prestations par l’abattoir d’Autun

Contactée par Reussir.fr, la jeune éleveuse évoque plusieurs raisons au coup d’arrêt de son activité d’abattoir mobile : « la crise liée au Covid avec l’arrêt de la restauration, la guerre en Ukraine et la hausse des coûts de production qui ont fait fondre la trésorerie de l’entreprise comme neige au soleil ; les frais supplémentaires liés au caractère innovant de la démarche, et le désengagement de l’abattoir d’Autun qui était en charge de la découpe de la viande ».

Amère, Emilie Jeannin raconte que le Bœuf éthique était en litige depuis plusieurs semaines avec l’abattoir sur la hauteur de la facturation des prestations. « Après plusieurs réunions, le 10 novembre l’abattoir a annoncé qu’il arrêtait les prestations », affirme-t-elle, soulignant que dans la région deux abattoirs ont fermé en 2021, à Beaune et à Corbigny.
 

Un retard de paiement des factures

« On ne s’est jamais désengagé de la collaboration avec le Bœuf éthique », nie le directeur de l’abattoir d’Autun, contacté par Reussir.fr, qui pointe toutefois un problème de retard important de paiement des factures. Si ce retard venait à se combler « on continuerait notre collaboration », précise-t-il soulignant que l’abattoir doit aussi faire face à une hausse importante de ses charges, notamment les charges énergétiques qui ont doublé depuis début 2022 et même quintuplé depuis quelques semaines. Le directeur de l’abattoir d’Autun indique par ailleurs que les tarifs des prestations sont publics et sont appliqués conformément à la convention de fonctionnement signée avec le Bœuf éthique le 27 juillet 2021.

Un dernier point contesté par Emilie Jeannin qui envisage des poursuites en justice.


450 bêtes abattues à la ferme

« En un an et demi, avec trois camions nous avons abattu 450 bêtes provenant de 40 élevages en Bourgogne avec un bon agrément sanitaire, des viandes géniales, et un abattage complètement différent pour l’animal », résume Emilie Jeannin.

Pour l’heure, l’éleveuse indique rechercher des repreneurs ou futurs associés même au-delà de la Bourgogne. « L’abattoir mobile peut fonctionner partout, nous sommes ouverts à tout », explique-t-elle, confiant avoir déjà quelques pistes.

Suite à la manifestation du soutien de nombreux particuliers, une cagnotte a été mise en ligne sur le site onparticipe.fr. Des dons ont déjà été récoltés.

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