COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 16 au 23 avril 2025 - Les bonnes conditions météorologiques dans le monde pèsent sur les prix du blé
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 16 et le 23 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 16 et le 23 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les cours du blé tendre ont peu évolué sur Euronext entre le 16 et le 23 avril sur l’échéance mai, cédant uniquement 0,25 €/t. Sur la récolte 2025 en revanche, ceux-ci ont perdu 4 €/t. En France et en Europe du Nord, les dernières pluies ont pu soulager les cultures. Stratégie Grains et la Commission européenne se sont d’ailleurs fait l’écho des perspectives favorables pour la moisson à venir. Le cabinet a ainsi relevé de 600 000 t sa prévision de production à 128,1 Mt ce mois-ci. De son côté, le rapport Mars a également révisé en hausse ses rendements dans l’Union européenne. Dans la zone mer Noire, la situation est tout aussi favorable. Selon le ministère russe de l’Agriculture, pas moins de 90 % des surfaces de blé sont en bon état. Les différents cabinets d’analyse s’accordent d’ailleurs sur une hausse de la récolte russe, ukrainienne, roumaine et bulgare par rapport à 2024. Les cotations du blé meunier sur Euronext en récolte 2025 ont donc accusé le coup. Sur les derniers mois de la récolte 2024, l’amélioration de la compétitivité de l’origine française par rapport à celles de la mer Noire ainsi que les faibles chiffres d’expéditions russes prévues sur le mois d’avril par SovEcon ont apporté un peu de soutien aux cours.
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Aux États-Unis, les prix du blé ont également reculé sur les différentes places de marché. Là aussi, les pluies dans les Grandes Plaines sont venues améliorer l’état hydrique des blés d’hiver. Ceux-ci avaient en effet un peu souffert, comme en témoigne la dégradation de leur notation par l’USDA. En blé de printemps, les semis ont pu progresser. Le bilan mondial s’alourdit également, selon le Conseil international des céréales qui a revu en hausse ses prévisions de stocks mondiaux pour 2024-2025 et 2025-2026.
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Sur les marchés physiques français, les primes évoluent peu sur le portuaire. Quelques affaires se font en blé fourrager sur le marché intérieur, celui-ci étant maintenant moins cher que l’orge sur la Bretagne. On note également un peu d’activité en blé de meunerie sur le marché intérieur pour la nouvelle campagne dans l’Est. Dans l’ensemble, l’activité commerciale est restée calme en cette période de vacances scolaires et de retour du week-end de Pâques.
Adèle d'Humières
Maïs
Comme en blé, les conditions de culture satisfaisantes orientent les prix à la baisse
Les cours du maïs ont cédé 2 €/t sur l’échéance juin sur Euronext et 3 € sur les échéances suivantes entre le 16 et le 23 avril, dans le sillage de Chicago où se ceux-ci se sont repliés. Les semis ont pu avancer dans le Midwest aux États-Unis et dans la zone mer Noire grâce au temps sec. L’agence APK-Inform prévoit d’ailleurs un rebond de 17,8 % de la récolte ukrainienne en 2025-2026. Sur la campagne en cours, l’analyste Michael Cordonnier a revu en hausse ses prévisions de production en Argentine et au Brésil, tandis que le CIC a également révisé en hausse son chiffre pour la récolte mondiale en 2024-2025, de même que les stocks fin de campagne 2025-2026. Dans le même temps, l’apaisement des relations commerciales entre l’UE et les États-Unis, ainsi que les promesses de Donald Trump d’alléger ses droits de douane sur les produits chinois ont aussi pesé sur le marché. Sur le marché français à l’export, les prix s’effritent avec les hauts niveaux de parité euro/dollar qui favorisent les importations et limitent l’activité. Les basses eaux du Rhin jouent également dans l’Est. Les incertitudes sur la politique économique des États-Unis poussent les acheteurs à adopter un comportement court-termiste. Quelques fabricants d’aliments et amidonniers sont cependant venus réaliser quelques achats pour profiter de la baisse des prix. L’échéance juillet-septembre retient l’attention, les disponibilités de la mer Noire risquant d’être faible sur la période. Les primes s’en ressentent d’ailleurs, avec des niveaux élevés sur la Bretagne.
Orges
Les prix élevés réfrènent l’intérêt acheteur
Après la forte hausse des primes sur le marché intérieur des dernières semaines, l’orge fourragère est maintenant devenue trop chère sur le marché intérieur. Les fabricants d’aliments se tournent ainsi plutôt vers le blé fourrager, vu les hauts niveaux en orge et en maïs. De plus, on retrouve quelques volumes dans le Bassin parisien, et le marché est à présent plutôt vendeur. Sur les places portuaires françaises, les primes n’évoluent quasiment pas. On note un léger retrait de la prime sur La Pallice, faute de chargements prévus. Spécifions que Stratégie Grains a revu à la hausse sa prévision de production d’orge européenne pour 2025-2026 à 51,2 Mt.
Les prix en Faro et le Planet sont globalement en baisse en ancienne et en nouvelle récolte. En récolte 2024, l'activité est très faible en raison du manque d'acheteurs sur le marché. En nouvelle récolte, l'activité est réduite avec toutefois quelques affaires traitées. Les pluies au nord de l'Europe ont rassuré le marché, ce qui a participé à la baisse des prix en parallèle du manque d'intérêt des acheteurs.
Blé dur
Prix en baisse
Le marché est toujours d’un calme plat. Sur la récolte 2024, on constate une petite demande sur Port-la-Nouvelle mais le manque de disponibilités freine les affaires. En récolte 2025, les vendeurs sont rares, tandis que les acheteurs sont à l’écoute mais ne se pressent pas non plus. Tout cela a orienté les prix à la baisse sur la semaine.
Adèle d'Humières
Céréales secondaires
Peu de changement ce mois-ci
Les prix de l'avoine blanche et noire sont restés stables sur les Ardennes et dans la Côte- d'Or entre le 16 et le 23 avril. En avoine noire sur Pontivy, les prix ont peu évolué cette semaine. Ceux du triticale cèdent 5 €/t en départ Allier, et sont traités à 182 €/t sur la Marne. Ils sont incotés dans le Rhône-Alpes. Le seigle reste incoté cette semaine. Aucune cotation n'est disponible sur la nouvelle récolte pour l'instant.
Sucre
Les bonnes perspectives de récoltes en Asie pèsent sur les cours
Les prix du sucre ont cédé du terrain à New York et à Londres, un recul s’expliquant par une détérioration du panorama économique mondial, combinée à des perspectives d’augmentation de la production en Asie. Dans un rapport du 16 avril, l’USDA a prévu une production thaïlandaise de sucre en hausse de 2 % en 2025/26 par rapport à la campagne passée. Par ailleurs, l'Association indienne des fabricants de sucre et de bioénergie (ISMA) anticipe de bonnes récoltes dans les principaux États producteurs comme le Maharashtra et le Karnataka.
Damien Jouen
À surveiller
Blé tendre
- État des cultures en France.
- Déroulé des semis de printemps en Russie et en Ukraine.
- Performances à l'exportation des blés français sur la fin de campagne.
- Amélioration de l'état de sécheresse des blés d'hiver aux États-Unis avec les récentes pluies.
Orges
- Ajustement des prix à la baisse sur le marché intérieur français en orge fourragère ?
- Conditions météorologiques en Europe.
- Retour de l'intérêt acheteur en orge de brasserie ?
Maïs
- Assouplissement des taxes états-uniennes sur les produits chinois d'importation et réponse de la Chine.
- Progression de la récolte en Argentine.
- Avancée des semis en mer Noire et dans le Midwest.
- Compétitivité du maïs français par rapport aux importations hors communautaires.
- Demande et niveaux de prix sur la jointure.
Adèle d'Humières