Aller au contenu principal

Alimentation : le plaisir, plutôt que la santé ou l’environnement, aux dépens du bio

Le dernier baromètre de la perception et de consommation des produits biologiques en France montre un basculement des préoccupations de la santé et l’environnement vers le plaisir.

maraicher bio sur le marché de Caen, l'hiver
Les fruits et légumes sont les produits bio préférés des Français
© Virginie Pinson

Avec Agra

Dévoilé le 28 février au salon de l’Agriculture, le traditionnel baromètre de l’Agence bio réalisé par l’ObSoCo 1 décèle « un basculement » dans la perception et la consommation des produits bio. « Le message clef qu’on retient, c’est le besoin de praticité et de plaisir. Au-delà, on a du mal à pouvoir accrocher sur un message purement environnemental », a indiqué la directrice de l’Agence bio Laure Verdeau en conférence de presse. Le nombre de Français se déclarant globalement « préoccupés » par les questions environnementales a baissé de 8 points par rapport à 2022 (à 73%). 

Lire aussi : Quelle sortie de crise pour les filières bio ?

graphique issu baromètre de l'agence bio

Les Français font moins attention aux effets de l’alimentation sur leur santé

Si 62 % des Français se disent inquiets des effets possibles de l’alimentation sur leur santé, autant qu’en 2022, ils ne sont plus que 65 % à y faire attention, contre 69 % un an plus tôt. Ils veillent moins à ce que leur foyer mange des produits « sains et variés » (27 % sont « tout à fait d’accord » avec cette affirmation ; contre 30 % l’an dernier, 42 % il y a deux ans), font moins attention aux perturbateurs endocriniens, lisent moins les étiquettes (15 % contre 17 % l’an dernier, 24 % il y a deux ans). 

« On a du mal à pouvoir accrocher sur un message purement environnemental », Laure Verdeau

Les Français sont moins motivés à manger bio

Toutes les raisons majeures de consommer des produits bio reculent. Préserver sa santé (-4 points), le goût des produits (-5 points), préserver l’environnement (-6 points), même le bien-être des animaux (-2 points). Seul le fait d’avoir des enfants est une motivation qui progresse, c’est une raison de consommer bio pour 15 % des Français, contre 14 % l’an dernier. 

Lire aussi : Les tendances de consommation alimentaires de 2024 en 5 points

Bien-manger, c’est de la convivialité et du plaisir

Concernant le « bien-manger », le nombre de Français qui associe cette notion à une alimentation saine est en baisse de 6 points (34%). De même, le lien au respect de la nature est en baisse 9 points (13%). A l’inverse, le nombre de Français qui associe le « bien manger » au « plaisir » et à « la convivialité » progresse respectivement de 15 et 10 points ( à 42% et 32%).

Lire aussi : Bio, label, équitable « le prix est un critère important, mais la visibilité en magasin aussi »

« Une fatigue alimentaire à l’œuvre »...

L’Agence bio voit dans les résultats de ce baromètre une certaine « fatigue alimentaire », les Français portent moins attention aux labels, connaissent moins les garanties du bio, ainsi que les contrôles et réglementations auxquels sont soumis ces produits. 

Lire aussi : « La bio s’est développée grâce à la GMS, aujourd’hui ils nous laissent tomber comme une merde »

... Mais des attentes en restauration

Toujours perçu comme cher, le bio est néanmoins attendu en restauration hors domicile, que ce soit au travail (69 % des répondants), au restaurant (71 %), et même en restauration rapide (59 %). Les attentes sont encore plus élevées dans les cantines (76 %), les hôpitaux (71 %) et les maisons de retraite (71 %).

 

1 Enquête auto-administrée en ligne sur un échantillon de 4000 personnes, représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 75 ans (genre, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille de l’agglomération de résidence, niveau du diplôme le plus élevé). Terrain d’enquête du 21 novembre au 7 décembre 2023.

Les plus lus

Pascal Bénézit, le président de la FNB
« C’est la première fois que les prix des broutards dépassent les coûts de production », Patrick Bénézit de la FNB

La hausse des cours des broutards a permis aux prix de dépasser les coûts de revient, c’est inédit. Patrick Bénézit, le…

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

un marteau géant aux couleurs du drapeau américain tape sur un conteneur aux couleurs du drapeau européen
Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ?

Les États-Unis, s’ils sont les premiers exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires dans le monde, n’en sont pas…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

carcasses de bovins en abattoirs
Gros bovins : coup d’arrêt à la baisse des abattages en 2024

Les abattages de gros bovins se stabilisés en 2024, la baisse des abattages de vaches allaitantes étant compensée par la…

Anton van den Brink
Lysine : la mesure européenne anti-dumping pourrait couter de 4 à 5 €/t d’aliments porc et volaille

La lysine étant surtout cruciale pour les monogastriques, la mesure anti-dumping appliquée par l’UE pourrait couter de 4 à 5…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio