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Foncier
Attribution des terres près d’Angers : accusée de partialité, la Safer Pays de la Loire réaffirme son choix pour la ferme des Joncs

Accusée d’un manque de neutralité dans l’attribution de terres agricoles de la Ferme des Joncs à Denée (dans le Maine-et-Loire), notamment pas la Confédération paysanne, la Safer Pays de la Loire réagit.

L’attribution de terres à Denée, près d’Angers, par la Safer Pays de la Loire, n’a pas fait l’unanimité.
© Gralon

Le 3 octobre dernier, près de 350 personnes manifestaient devant les locaux de la Safer Pays de la Loire à Angers afin de contester sa décision d’attribuer 170 ha de terres à des exploitations agricoles déjà en place à Denée, dans le Maine-et-Loire. Suite à cet élan de protestation notamment mené par la Confédération paysanne, la Safer a décidé de réagir par le biais d’un communiqué publié le 8 octobre dernier.

Deux projets en lice

Dans ce communiqué, elle explique qu’elle a reçu deux projets. Le premier était porté par une dizaine d’agriculteurs locaux désireux de faciliter l’installation de trois jeunes agricultrices, de restructurer leurs exploitations dans un secteur non remembré. Le second était porté par un agriculteur candidat à l’installation, Simon Coutant. Il devait être rejoint par la suite par trois autres associés, également candidats à l’installation en cours de finalisation de leur parcours à l’installation.

« Il est crucial de consolider durablement les exploitations familiales »  selon la Safer

La Safer Pays de la Loire affirme que le vote à bulletins secrets de son conseil d’administration a donné pour vainqueur le premier projet. Et de justifier son choix en expliquant que dans ce secteur où le foncier est morcelé, « il est crucial de consolider durablement les exploitations familiales, notamment dans le cadre d'activités d'élevage. Ce projet favorise la restructuration foncière et la pérennisation des échanges de culture en place depuis longtemps »

Lire aussi : Une agricultrice gagne contre la Safer Bretagne qui doit lui verser plus de 800 000 euros

La Safer reconnaît « la qualité et l’intérêt du second projet »

Si pour la Safer Pays de la Loire, « le projet permet l’installation de trois jeunes agricultrices, contribuant ainsi à la relève générationnelle, un enjeu clé pour l’avenir de l’agriculture locale », elle reconnaît  toutefois « la qualité et l’intérêt du second projet ». Elle fait d’ailleurs savoir qu’elle a demandé à ce qu’il soit accompagné par ses soins et que « du foncier est recherché pour une installation dans un calendrier correspondant avec la maturité des projets des quatre jeunes agriculteurs ».

Lire aussi : Comment des fonctionnaires veulent réorienter les Safer vers l’agroécologie ?

La Confédération paysanne vent debout…

La Safer Pays de la Loire qui réaffirme « sa position de neutralité » appelle à l’apaisement et regrette que « la Confédération paysanne n’ait jamais répondu à sa proposition de dialogue ». Cette dernière martèle que la Safer a « décidé de prioriser l'agrandissement plutôt que de favoriser l'installation de 4 jeunes sur la commune de Denée. Alors qu'ils auraient pu s'installer, en élevage de bovins allaitants, en agriculture bio, sur cette ferme de 170 ha, le choix a été fait de démanteler cette ferme pour qu'elle aille à l'agrandissement et à 2 installations sur des surfaces dérisoires ».

Le choix a été fait de démanteler cette ferme pour qu'elle aille à l'agrandissement

Dans un communiqué faisant suite à celui de la Safer, la Confédération Paysanne affirme que « contrairement à ce qui est écrit dans ce communiqué, le projet dit « projet n°2 » ne concerne pas une personne mais 4 personnes. C'est une EARL composée de 4 personnes avec un projet de 3 ateliers : bovins, maraîchage et grandes cultures avec transformation en pain en agriculture biologique. Depuis le premier jour de ce dossier, ce sont bien les 4 membres de l'EARL porteuse du projet qui ont signé tous les documents à la Safer et non une seule ».

… tout comme la LPO et FNE

Les antennes locales de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) et de FNE (France Nature Environnement) estiment de leur côté « ne pas comprendre la décision du CA de la Safer Pays de la Loire  qui privilégie l’agrandissement et la restructuration  de fermes voisines en agriculture conventionnelle, au lieu d’attribuer les terres à un collectif local de quatre jeunes candidats à l’installation en agriculture aux valeurs environnementales affirmées, portant un projet en agriculture biologique, avec reprise intégrale d’une ferme, maintien d’une activité d’élevage herbager et diversification vers d’autres productions nourricières (… ) ».

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