Mercosur : Le passage en force de Von der Leyen qui ne passe pas
En voyage en Uruguay, la présidente de la commission européenne a annoncé la finalisation de l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Les éleveurs français dénoncent une trahison, et en appellent au Chef de l'État, qui "doit exercer son droit de véto".
En voyage en Uruguay, la présidente de la commission européenne a annoncé la finalisation de l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Les éleveurs français dénoncent une trahison, et en appellent au Chef de l'État, qui "doit exercer son droit de véto".
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"Nous avons conclu les négociations pour l'accord UE-Mercosur. C'est le début d'une nouvelle histoire. Je me réjouis maintenant d'en discuter avec les pays européens", a déclaré Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse conjointe avec les présidents de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, vendredi 6 décembre, pour annoncer l'accord conclu après 25 ans de discussions. La présidente de la Commission européenne accompagnée du nouveau commissaire au Commerce international l’expérimenté Maros Sefcovic participait depuis la veille au Sommet du Mercosur organisé par l'Uruguay à Montevideo.
Les réactions n'ont pas tardé. En premier lieu, celle de la Fédération nationale bovine, qui dénonce "une trahison des éleveurs, des agriculteurs, des citoyens et des consommateurs européens". Et d'estimer "illégitime", cette "validation" (N.D.L.R. de l'accord), puisque conformément aux conclusions de la réunion du Conseil européen du 22 mai 2018 :
L’accord avec le Mercosur est un accord mixte qui doit donc être soumis à l’approbation à l’unanimité des États membres au Conseil, puis à celle du Parlement européen et enfin à celle des Parlements nationaux".
Sans plus attendre, les éleveurs exhortent Emmanuel Macron a exercé son droit de véto. " Cette opposition doit être celle du Président de la République, fort de l’unanimité des parlementaires français qui ont voté avec détermination, et de celle des éleveurs français, pour la protection de l’agriculture et des consommateurs français et européens ", indique Patrick Bénézit, le président de l'association spécialisée.
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Les États membres et le Parlement européen doivent encore se prononcer
L’Élysée a immédiatement réagi en précisant que le président Emmanuel Macron avait "redit" à Ursula von der Leyen que "le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur est inacceptable en l’état" et que la France continuera "de défendre sans relâche [sa] souveraineté agricole". Cependant, l’incertitude engendrée par la démission du gouvernement de Michel Barnier, après la censure votée par l’Assemblée nationale le 4 décembre, pourrait affaiblir la position de Paris. Pourtant, la Chambre des représentants des Pays-Bas a adopté le 3 décembre une motion se prononçant contre l’accord UE-Mercosur, s’ajoutant à la liste des soutiens de la France. La Chambre appelle le gouvernement néerlandais à "informer la Commission européenne et le Conseil que les Pays-Bas ne signeront pas l’accord" et "à collaborer avec la France et d’autres opposants pour empêcher l’approbation". À l’opposé, l’Allemagne, via sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock en marge d’une réunion de l’Otan le même jour à Bruxelles, a une nouvelle fois appelé la Commission européenne à conclure les discussions à l’occasion du Sommet des pays du Mercosur. Cette rencontre "est probablement la dernière chance de le faire, la présidente de la Commission a un mandat pour le faire et devrait, à notre avis, l’utiliser". Message reçu, a priori, cinq sur cinq, par Ursula von der Leyen.
FNSEA et JA dénoncent "une provocation pour les agriculteurs européens qui appliquent les standards de production les plus élevés au monde, mais aussi un déni de démocratie alors que la quasi-unanimité de nos parlementaires français se sont exprimés contre cet accord".
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