Des bovins au coût de production : ce n’est plus une utopie
Les cours de certaines catégories de bovins dépassent en ce mois de novembre 2024 leur prix de revient. Une juste rémunération des éleveurs affichée comme l’objectif de la mandature de la chambre d'agriculture du Cantal qui s'achève.
Les cours de certaines catégories de bovins dépassent en ce mois de novembre 2024 leur prix de revient. Une juste rémunération des éleveurs affichée comme l’objectif de la mandature de la chambre d'agriculture du Cantal qui s'achève.
Des broutards croisés à plus de 4 € le kilo, proche du coût de production ? Que les éleveurs cantaliens n’ont-ils entendu que jamais le prix du maigre ne dépasserait les 3 €... Deux ans à peine ont passé, la décapitalisation redoutée a fait son œuvre, tout comme la loi Egalim et voilà l’impossible devenu réalité avec certaines catégories de bovins tangentant même les 5 €. “Les Italiens comme d’autres se battent aujourd’hui pour avoir les veaux, la demande est forte aussi pour la repro, preuve de la valeur génétique reconnue de nos animaux...” : vendredi dernier, lors de la dernière session de la mandature de la Chambre d’agriculture, Joël Piganiol n’a pas boudé sa satisfaction de voir les rapports de force s’inverser dans la filière bovin viande et des animaux enfin payés à des cours proches de leur coût de production. Seul bémol : le marché des animaux de boucherie qui plafonne et qui pourrait bien conduire à des arbitrages stratégiques des éleveurs aux détriments des filières de finition. Pas question d’en rester là pour Patrick Bénézit, président de la FNB, pour qui il faut continuer à passer des caps tarifaires et améliorer encore la loi Egalim.
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Améliorer Egalim
Même constat d’un palier sur le prix du lait avec des cours certes mieux orientés qu’en début d’année mais encore bien en-deçà du prix de revient établi par le Cniel à 571 €/1000 l. “Il y a aussi un sujet spécifique, celui du taux de transformation fromagère sur nos AOP, on s’étonne de voir celui-ci stabilisé à 50 % alors que la collecte a plutôt reculé et que le marché des fromages se tient quand même...”, a relevé le syndicaliste FDSEA. Se félicitant d’une année 2024 enfin favorable pour la constitution de stocks fourragers, il n’a cependant rien éludé des ravages de la FCO sur les élevages ovins ni de la menace que fait peser un possible accord UE-Mercosur sur l’élevage bovin tricolore.
Non au Mercosur, oui à la simplification
“Notre mobilisation a permis de faire mesurer aux politiques le niveau de risque avec, dans la foulée, la proposition d’un vote solennel à l’Assemblée nationale qui est pertinente”, a estimé le président de la FDSEA, pour qui ce projet d’accord dépasse une cause corporatiste et s’impose comme une problématique sociétale. “Les attentes des consommateurs sont à l’opposé de ces produits d’Amérique du sud !” “On ne peut imaginer une autre issue que la non ratification !”, a enchaîné Patrick Bénézit. Tout en ajoutant la nécessité d’avancer sur l’ensemble des revendications portées en début d’année lors des blocages : un plan pour l’élevage mais aussi sur les volets sanitaire, climatique et en faveur de la simplification administrative permettant d’entreprendre sereinement en agriculture. Ces deux dossiers, Mercosur et simplification, ont fait chacun l’objet d’une motion déposée par la FDSEA et adoptée à l’unanimité lors de cette session.
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Dernière session
Session à laquelle le préfet Loos assistait pour la première fois et dont a profité Patrick Escure pour remercier l’ensemble des élus et collaborateurs qui ont permis l’accompagnement durant ces six années de nombreux (futurs) agriculteurs dans leur projet tout autant que la mise en œuvre de multiples initiatives et démarches retracées dans un film et un document de bilan de mandature. Et ce, tout en assurant un - certes délicat mais bien réel - équilibre financier. Dans son intervention finale, Patrick Escure a enfin exhorté le monde paysan à rester uni et solidaire.