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Colère des agriculteurs : « Nous avons le sentiment d'avoir été trahis »

La colère des agriculteurs est encore bien présente. Après un printemps plein de promesses finalement contrarié par un gouvernement français dissout, une FCO virulente et un pouvoir d'achat en berne ; les agriculteurs ont repris la voie de la contestation.

La colère des agriculteurs s'est manifestée un peu partout dans le département, comme ici à Ambert.
© Aurélia Brachet

Ce lundi 18 novembre, les agriculteurs ont repris la voie de la mobilisation suite à l'appel national de la FNSEA/JA. Dans le Puy-de-Dôme, le mouvement a été suivi dans les quatre sous-préfectures du territoire : Ambert, Issoire, Riom et Thiers. Sur chacun des points, une soixantaine d'agriculteurs étaient présents. Les feux de la colère ont été rallumés sur les ronds-points jusque devant les services de l'État.

À lire aussi : Accord UE-Mercosur : quels impacts sur l'agriculture française ?

 

Colère des agriculteurs : le Mercosur au centre de l'attention


La signature imminente du Mercosur, prévoyant l'importation de 99 000 tonnes de viande bovine, 45 000 tonnes de miel et 60 000 tonnes de riz, a ravivé les flammes de la colère.

Un agriculteur explique :

On nous demande d'en faire toujours plus : respect de l'environnement, diminution des émissions de gaz à effet de serre, réduire notre consommation d'eau... et on va importer des produits alimentaires de pays qui utilisent encore les hormones de croissances et des produits phyto interdits depuis plusieurs décennies en France et en Europe ? Non ! C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Cette suradministration était déjà dénoncée lors des mobilisations de janvier dernier. Même si des travaux sont en cours autour du contrôle unique, les agriculteurs ont « le sentiment d'avoir été endormis (...). On nous a promis des choses, mais c'était pour qu'on rentre chez nous ».

 

Découvrez notre vidéo sur la mobilisation agricole à Ambert : 


Quatre points chauds dans le Puy-de-Dôme


À Riom, une délégation a été reçue par le sous-préfet, Pascal Rodrigo, le président du Conseil départemental, Lionel Chauvin, ainsi que sa vice-présidente, Stéphanie Flori-Dutour, et Pierre Chassaing, premier adjoint de Riom. Un cortège composé d'une quarantaine de tracteurs s'est ensuite dirigé vers le Carrefour de Riom Sud pour déposer sur le parking paille et pneus et remplir les caddies de laine de mouton.


À Issoire, les agriculteurs ont bâché la grille de la sous-préfecture pour inscrire un "non" ferme au Mercosur. Le service de l'État a d'ailleurs été rebaptisé "consulat du Brésil". Sur le parvis, trois braseros ont été enflammés. Les agriculteurs ont pu échanger avec la sous-préfète Hélène Hargitai ainsi que la députée MoDem, Delphine Lingemann. L'une comme l'autre, elles ont fait part de leur propre incompréhension face à cet accord commercial qui prévoit l'importation de « produits à la qualité douteuse ». La députée a réaffirmé aux agriculteurs que « des courriers ont été envoyés pour demander du soutien » face à la Commission Européenne. « Nous devons être rejoints par d'autres pays. Seule, la France ne parviendra pas à arrêter la signature de cet accord. »

 


 

Présent aux côtés des agriculteurs à Issoire, David Chauve, secrétaire général de la FRSEA, a mis en garde la sous-préfète et la députée : en cas de signature, la confiance des agriculteurs risquait d'être perdue : « Comment avoir encore la foi en l'Europe si cet accord est signé puisqu'il sera le témoignage édifiant d'un manque de cohérence de ses engagements en faveur de l'agriculture mais aussi de la transition agroécologique ? »
 

À Thiers, une cinquantaine d'agriculteurs s'est également mobilisée pour porter les mêmes messages sur le Mercosur. « Nous avons l'impression d'être trahis » assène Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63.

 

 

Ambert a vu se rassembler une bonne soixantaine d'agriculteurs également, « surtout des jeunes », note Henri Ferret, président de JA 63. Une délégation de sept professionnels a été reçue par la sous-préfète, certes pour évoquer le sujet du Mercosur, mais aussi les dégâts importants occasionnés par le gibier cette année. « C’était important de rappeler ces sujets plus locaux. Il faut le faire régulièrement pour que ça donne quelque chose. »

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