Puy-de-Dôme
Lionel Chauvin récompensé pour sa politique agricole
Lionel Chauvin, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme a reçu une Marianne d'Or de la République Française pour la mise en place de la politique agricole départementale.
Lionel Chauvin, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme a reçu une Marianne d'Or de la République Française pour la mise en place de la politique agricole départementale.
L'agriculture n'est pas une compétence des conseils départementaux. Pour quelles raisons vous êtes-vous engagé dans ce domaine ?
Lionel Chauvin : Le département du Puy-de-Dôme est couvert à 80% par des surfaces agricoles et sylvicoles. Il me semblait indispensable d'être au chevet de l'ensemble des filières. Je ne me suis pas trop posé la question. Il m'apparaissait obligatoire d'avoir une politique agricole et sylvicole la plus efficiente possible à travers un certain nombre d'axes, mais surtout d'accompagner les agriculteurs pour qu'ils gagnent leur vie dignement. La première définition est : qu'est-ce qu'un agriculteur en transition en 2023 ? Tous ces sujets se sont enchaînés et même si ce n'est pas une compétence obligatoire du Conseil départemental, c'est devenu une priorité pour le territoire.
Justement, quelle est votre définition d'un agriculteur en transition ?
LC: Un agriculteur en transition est un agriculteur qui s'adapte et se transforme face aux défis d'aujourd'hui et de demain tant sur des problématiques d'accès à l'eau que pour répondre aux attentes des territoires et des consommateurs. C'est un agriculteur qui veille et œuvre à donner une image positive de l'agriculture. Cette définition a orienté notre politique agricole et sylvicole pour préserver notamment les espaces agricoles et forestiers. C'est donc avoir une vraie animation foncière, ce que les services du département apportent aujourd'hui, pour structurer et attirer les jeunes générations sur notre territoire. C'est favoriser également le transfert d'activités agricoles entre un retraité et un jeune.
Un agriculteur en transition, est-ce également un agriculteur qui innove, essaie de nouvelles techniques, sans trop savoir parfois ce que cela va donner, et qui peut, économiquement rencontrer des difficultés ?
LC: Je crois qu'un agriculteur sait très bien où il va. Un agriculteur est formé. Réunis au sein d'une filière, les agriculteurs œuvrent ensemble pour l'avenir de l’agriculture. Nous sommes là, le Conseil départemental, pour trouver des mesures simples à travers une politique agricole lisible et efficace, dans le but de soutenir cette agriculture. C'est ce que nous avons mis en œuvre avec l'appui de la profession.
Un agriculteur n'a plus le temps aujourd'hui de remplir des dossiers européens de 15 pages ! Dans le Puy-de-Dôme, les agriculteurs ont accès à des aides directes.
La politique agricole du Département repose sur un ensemble de mesures comprises dans trois axes stratégiques (relire notre article du 15 novembre ici). Quelles sont les plus indispensables selon vous?
LC: Toutes ! Chacune d'entre elles vient en complément de la politique agricole de la Région AuRA et la politique agricole européenne. La mise en place sur l'ensemble du territoire d'un service d'animation foncière pour structurer et préserver le foncier agricole et sylvicole, est l'un des points forts de l'engagement du Département. Si demain, nous ne savons pas où nous allons, nous ne pourrons pas accompagner les jeunes sur de la recherche de foncier et/ou d'exploitations.
Par exemple sur la viticulture, avec qui nous échangeons régulièrement à travers la Fédération viticole, sur le petit parcellaire, nous travaillons à comment récupérer de petites surfaces pour réinstaller des jeunes et/ou consolider leurs projets.
Nos agents départementaux réalisent cette veille foncière et vont même au-delà, avec de l'échange pour avoir justement des surfaces agricoles viables structurellement. Cette politique foncière concerne bien entendu tous les secteurs agricoles et sylvicoles.
Cette politique foncière n'est-elle pas difficile à tenir du fait qu'un département est un territoire en mouvement au sein duquel, le Conseil départemental et d'autres ont des projets qui vont justement consommer du foncier agricole ?
LC: J'ose dire que ce n'est pas complexe parce qu'avec cette gestion nous avons une vision globale de ce qui se passe. Autrement, si nous n'avions pas l'ensemble de la cartographie et du potentiel disponible, nous avancerions effectivement dans le brouillard. Ce qui n'est pas le cas pour le département du Puy-de-Dôme.
Le Département du Puy-de-Dôme est également très engagé au niveau agricole sur le volet alimentation...
LC: Les projets alimentaires sur le territoire reposent sur des exploitations pérennes et suffisamment structurer pour apporter l'offre aux consommateurs. C'est tout le soutien que nous mettons en place aujourd'hui, à la fois sur la partie maraîchère et légumes de plein champs. Un certain nombre d'exploitations vont vers ces productions. Nous avons la chance d'avoir une métropole clermontoise importante qui apporte du dynamisme économique et un bassin de consommateurs à deux pas de la ruralité.
Comment est financée cette politique agricole et sylvicole ?
LC: Elle est financée par le Département (37 millions d'euros NDLR) et une partie par des fonds européens Leader (14 millions d'euros NDLR).
Par rapport à l'ancienne mandature, le budget agricole du Puy-de-Dôme est supérieur de 40%.
L'agriculture est-elle le pilier de votre mandat ?
LC: Pas uniquement l'agriculture. On ne peut pas dans un département comme le nôtre ne pas parler d'agriculture. Par exemple, la Chaîne des puys et Faille de Limagne inscrite à l'UNESCO, comment voulez-vous en parler sans évoquer les femmes et les hommes qui façonnent ses paysages ? Dans ce territoire aussi, il faut structurer les activités pour les préserver. C'est d'ailleurs dans ce cadre-là que nous avons souhaité, avec le lycée agricole de Rochefort-Montagne, mettre en place une formation de berger car là aussi, si vous n'avez pas les Hommes sur le territoire pour mener à bien cette activité, elle périclite. C'est à la fois une politique agricole ambitieuse mais aussi en transition. Nous avons signé un contrat avec la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, le premier du genre, pour créer une véritable dynamique d'animation territoriale et œuvrer ensemble à la préservation de l'agriculture puydômoise.
Bertrand Barraud aussi récompensé
Bertrand Barraud, maire d'Issoire, a également reçu une Marianne d'Or. La ville a initié un réseau de chaleur urbain de 11 km à partir de la chaleur produite par l’entreprise aéronautique Constellium. En service depuis le 3 novembre dernier, il dessert une quarantaine de bâtiments, équivalent à 2 500 logements. Avec un complètement bois énergie local, la commune génère plus de 90 % d’énergie renouvelable et de la récupération. Un investissement de 11 millions d’euros.