Actualité scientifique Techporc : « La fertilité se prépare en maternité et en quarantaine »
Une étude Japonaise confirme que le taux de mise bas des truies et cochettes dépend du niveau des températures maximales dans les trois semaines qui précèdent l’insémination. L’analyse porte sur les résultats de plus de 145 000 inséminations réalisées dans 25 élevages situés dans le sud du pays (étés chauds et humides et hivers froids). Les auteurs ont utilisé les relevés météo pour calculer les températures maximales journalières moyennes extérieures pendant les 21 jours précédant chaque insémination (TMAX21). Les taux de mise bas (84-85 %) sont dégradés lorsque TMAX21 augmente et son impact dépend des caractéristiques des femelles. Chez les truies sevrées, la fertilité chute quand TMAX21 dépasse 22°C. Les jeunes (parités 1 et 2) sont plus affectées par les stress thermiques que les truies de parités 3 et +. L’impact de TMAX21 chez les cochettes est plus marqué que chez les truies sevrées, mais il ne dépend pas de leur âge à la première mise bas. La fertilité des retours (truies ou cochettes) ne dépend pas des conditions météo avant insémination. Un index « Température-Humidité » n’apporte pas plus de précisions. Les auteurs concluent donc sur l’importance du monitoring du risque de stress thermique des truies et sur la nécessité d’outils de maîtrise. Non seulement il faudra cibler la verraterie, mais surtout en amont, la maternité et la quarantaine.
Avis d’expert : Sylviane Boulot, Ifip-Institut du porc
« La prévention de l’infertilité saisonnière se joue trois semaines avant l’insémination »
« En ce début d’été, cette étude vient faire une piqûre de rappel, sur un de facteur d’infertilité majeur : le stress thermique. En gestation il réduira la fertilité et les tailles de portée. Mais le risque est en réalité beaucoup plus fréquent et plus impactant en cas de stress thermique trois semaines avant l’insémination. Nos maternités estivales trop chaudes et nos quarantaines mal isolées « préparent » l’infertilité saisonnière, en particulier chez les jeunes truies. Les causes sont connues : moindre appétit, fonctionnement ovarien, hormonal et survie des embryons altérés. Des alertes météo aux stades à risques pourraient aider à la prévention. Les seuils seront cependant à ajuster aux régions et élevages ou mieux, intégrer les températures réelles à l’intérieur des bâtiments. »