Un nouveau record à l’exportation
Malgré le Brexit et l’élection de Trump, les exportateurs sont confiants. 2016 a permis aux vins et spiritueux de franchir un nouveau palier, tant en valeur exportée (+ 1,2 % par rapport à 2105) qu’en excédent commercial (+ 1 %) ; le tout, avec une stabilité volumique. Ces bons résultats ont été favorisés par une parité euro/dollar avantageuse, par la reprise du marché chinois, ainsi que par la bonne tenue des ventes aux États-Unis. Néanmoins, dans le détail, la situation est plus contrastée qu’il n’y paraît, avec une chute des exportations de vins en volume (- 1,8 % par rapport à 2015) et en valeur (- 0,8 %). Les vins tranquilles contribuent à 80 % à ce retrait volumique. Ils ont perdu 13,5 % sur quatre ans, et ce, sur l’ensemble des catégories. Une chute qui « pèse sur la compétitivité des entreprises et les performances du secteur à l’international », pointe la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). En valeur, le recul provient des principaux marchés européens, et notamment du Royaume-Uni, qui enregistre - 9,9 %. Une érosion provoquée par la faiblesse de la livre, qui a perdu 12 % en 2016. « À partir du moment où on a un décrochage à deux chiffres, cela a forcément un effet sur les prix, et cela entraîne des tensions avec les grandes chaînes qui ne veulent pas d’une augmentation, analyse Christophe Navarre, président de la FEVS. Tous les pays exportateurs sont touchés. »
Du côté des spiritueux, le temps est au beau fixe pour le cognac qui a progressé tant en volume (+5,5 %) qu’en valeur (+ 6,5 %). L’armagnac est quant à lui à la peine et perd des parts de marché en volume et en valeur.
Les millésimes 2015 et 2016, « un bel outil de conquête »
Pour 2017, les négociants estiment que les perspectives sont bonnes. « Nous allons commercialiser les millésimes 2015 et 2016 qui sont de très bonne qualité, a indiqué Christophe Navarre, lors de la conférence de presse annuelle de la FEVS. C’est un bel outil de conquête pour développer nos exportations. » Néanmoins, comme tous les ans, il a regretté la petite récolte 2016, « la plus faible depuis trente ans ». « Cela pénalise notre capacité à exporter durablement, et ce d’autant plus que nos concurrents, eux, sont capables de fournir les volumes nécessaires, a-t-il soulevé. Il faut qu’un changement s’opère. » De même, il appelle de ses vœux l’arrivée et le maintien d’accords bilatéraux.