Filage dans le Muscadet : « la date de taille et de pliage de la vigne a pu jouer sur l'impact du filage »
Laurent Bouchaud, vigneron au Domaine du Bois Joly, à Le Pallet, en Loire-Atlantique, a eu du filage sur ses 29 hectares de melon de Bourgogne.
Laurent Bouchaud, vigneron au Domaine du Bois Joly, à Le Pallet, en Loire-Atlantique, a eu du filage sur ses 29 hectares de melon de Bourgogne.
« En postdébourrement, nous étions contents car la vigne n’avait pas gelé et il y avait des inflorescences. Et quinze jours après, aux alentours de début mai, ces inflorescences se sont pour partie transformées en vrilles. Et ce, quel que soit le terroir. Nous avons du gabbro et des schistes gneiss. Les deux types de sols ont été atteints, même si on a peut-être eu un peu plus de filage sur les précoces (schistes).
En revanche, le cépage a joué car sur nos 36 hectares, seuls les 29 hectares de melon de Bourgogne ont été touchés par du filage, avec une perte de récolte de l’ordre de 30 %. En revanche, le gros plant, le chardonnay, le pinot gris, le gamay, le cabernet et le merlot n’ont pas été impactés. Nos melons sont greffés sur 3309 mais nous avons d’autres cépages greffés sur ce même porte-greffe, qui n’ont pas eu de problème.
Les vignes de 20-25 ans ont été plus résistantes
Je pense que hormis la pluie et le cépage, la date de taille et de pliage a pu jouer, car nous avons été un peu moins affectés que certains voisins. Nous avons fini de bonne heure : fin mars, tout était plié. Mais c’est un coup de chance car s’il avait gelé, ça aurait été dur.
La topographie n’a pas eu d’influence, car même les vignes en pente ont été impactées. En revanche, l'âge des vignes a joué un rôle je pense. Sur celles de 20-25 ans, nous avons eu moins de filage que sur les vieilles vignes. Je suis viticulteur depuis 1993 et je n’ai jamais vu ça. C’est un phénomène exceptionnel lié à la météo, la pluie, l’hygrométrie. La vigne n’a pas supporté et il n’y a rien à faire. »