Trouver une typicité au muscadet générique
La situation économique de nombreuses exploitations viticoles du muscadet est toujours compliquée. Les cours se sont légèrement tassés cette campagne par rapport à la précédente, et ne sont pas suffisamment rémunérateurs pour bon nombre de viticulteurs. À cela s’ajoutent des rendements inférieurs au rendement de base depuis 2011. D’où la volonté de l’interprofession et du syndicat de poursuivre la mutation du vignoble.
Divers chantiers sont en cours, dont celui de la segmentation. « L’offre de muscadet est à présent bien segmentée, indique François Robin, délégué régional du bureau des vins de Nantes. Il y a le générique, trois sous-régionales, la régionale sur lies et des communales (crus). Reste que le muscadet générique manque de typicité. » Et c’est ce à quoi le syndicat essaie de s’atteler. Faute d’avoir abouti cet hiver, le dossier devrait être finalisé d’ici la fin de l’année ou début 2016. La piste évoquée était d’introduire de nouveaux cépages, à hauteur de 10 %, dans le muscadet générique ; un ajout non souhaité par de nombreux vignerons. « Depuis, nous avons mis en place des groupes de travail et une méthode, détaille Romain Mayet, du syndicat de défense de l’appellation. Le but n’est pas d’aboutir le plus rapidement possible, mais de déboucher sur une solution collective de qualité. »
Le muscadet regagne des parts de marché à l’export
En attendant, plusieurs signaux sont passés au vert, si l’on en croit François Robin. « Le muscadet regagne des parts de marché à l’export notamment aux États-Unis et au Canada, sur des marchés plus valorisés (muscadet sur lies), explique-t-il. Les négociants comme Castel et Grands Chais de France développent des marques, ce qui fidélise les consommateurs et les rassure. Par la même occasion, cela diminue la dépendance aux MDD. L’appellation est leader sur les blancs secs en grande distribution. Enfin, Nantes promeut son vignoble. On perçoit nettement un regain d’intérêt pour les muscadets, notamment grâce aux crus. » Des notes plus que positives, qui vont de pair avec l’arrivée d’un millésime qualitatif et quantitatif, « proche du rendement de base pour la première fois depuis 2010 », insiste Romain Mayet. Loin d’être inquiet par cette arrivée volumique, il estime que cela permettra de mettre un peu de vin en réserve, afin de stabiliser les volumes. François Robin partage cette sérénité. « S’il y a des incertitudes quant au marché, il sera toujours possible de revendiquer une partie des volumes en sans IG », conclut-il.