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Optimiser la ressource en eau à la vigne et au chai

L’eau se raréfie de plus en plus. Comment continuer à cultiver la vigne et à vinifier avec moins d’eau ? Telle est la question qui nous a guidés dans ce dossier.

FRED
L’optimisation de l’eau au vignoble devient primordiale du fait du changement climatique.
© Watier

Résilience. Ce terme à la mode peut à lui seul résumer la posture que la filière vitivinicole va devoir adopter vis-à-vis de l’eau. Car de l’eau, il devrait y en avoir de moins en moins à l’avenir, alors que les besoins de la filière devraient au contraire croître du fait de la hausse des températures.

Capter les eaux de pluie sur les toitures et les parcelles

Fort heureusement, plusieurs leviers peuvent être actionnés, tant au vignoble qu’à la cave. À commencer par la captation et la retenue de l’eau qui tombe sur les bâtiments de l’exploitation, voire sur l’exploitation en elle-même. Nombre de viticulteurs récupèrent l’eau de leurs toitures afin de nettoyer leurs engins, les sols de leurs chais, d’arroser les complants et plantations, ou encore d’alimenter… les toilettes ! Une économie substantielle qui peut se chiffrer en milliers de litres tous les ans.

Certains domaines ne s’arrêtent d’ailleurs pas là, à l’image de BLB Vignobles qui a installé tout un réseau de captation de l’eau de pluie sur ses parcelles. Cette eau, stockée dans une retenue collinaire, permet d’irriguer les vignes tout l’été sans puiser dans les nappes.

Sans aller aussi loin, analyser ses consommations d’eau au chai, traquer les fuites ou encore revoir ses protocoles de nettoyage peuvent permettre d’économiser des volumes non négligeables lors des vinifications.

Limiter l’évapotranspiration de la vigne

À la vigne, diverses techniques agronomiques et culturales améliorent l’infiltration de l’eau dans le sol et limitent l’évapotranspiration de la vigne : bonne préparation du sol avant la plantation, mode de conduite adapté (taille, palissage), épandage de biochars ou d’hydrorétenteurs, implantation de porte-greffes et cépages résistants à la sécheresse, création des noues ou des mares, pose de filets d’ombrage ou de panneaux agrivoltaïques, etc.

Dans les zones où il est possible d’irriguer, la sobriété sera toujours davantage de mise. Il sera primordial de bien raisonner la période d’arrosage en suivant attentivement les besoins de la vigne. En attendant de pouvoir employer des eaux usées traitées, tant à la vigne, qu’au chai ! Car il ne faut pas se leurrer, le déploiement de l’irrigation risque d’avoir du plomb dans l’aile, comme en témoigne un passage du récent rapport du CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) sur l’« Appui à des travaux prospectifs d’identification de productions agricoles à forte résilience climatique dans les territoires ». Les deux rapporteurs y écrivent noir sur blanc que « le secteur agricole doit donc d’ores et déjà s’inscrire dans une logique de sobriété, qui pourrait se traduire, par la force des choses, par une irrigation mieux ciblée et/ou réservée en priorité à certains usages et/ou territoires. Par exemple, en privilégiant des cultures nourricières à la viticulture ou au maïs irrigué dans le Sud-Ouest ? » Un usage raisonné de l’eau dans la filière sera le meilleur argument que nous pourrons opposer au ministère de l’Agriculture.

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