Les rugbymans Christophe Urios et Rémi Lamerat sensibilisent les vignerons au management
Partant du constat que rugby et viticulture ont des valeurs communes, la MSA Gironde a mobilisé l’expérience de deux rugbymans également vignerons pour sensibiliser à l’importance du management.
Partant du constat que rugby et viticulture ont des valeurs communes, la MSA Gironde a mobilisé l’expérience de deux rugbymans également vignerons pour sensibiliser à l’importance du management.
Si la plupart des terres de rugby sont aussi des zones viticoles, la viticulture et le ballon ovale partagent aussi des valeurs. Nombre de rugbymans sont d’ailleurs impliqués professionnellement dans la viticulture. La MSA Gironde s’est appuyée sur cette proximité pour sensibiliser à l’importance du management dans la gestion des entreprises viticoles. Alexis Pagnac, conseiller en prévention des risques professionnels à la MSA Gironde, constate en effet, que dans les exploitations, « les dirigeants et encadrants sont en demande d’un accompagnement en management ».
Pour faire passer le message, il a sollicité des rugbymans de l’Union Bordeaux Bègles (UBB). Des vidéos, une fiche et une conférence ont été réalisées avec Christophe Urios, manager du club girondin de 2019 à 2022, et vigneron dans le Minervois, ainsi qu’avec Rémi Lamerat, rugbyman à l’UBB de 2019 à 2022, et vigneron en Gironde.
Prendre le temps de définir un objectif commun
Christophe Urios, à la tête de 52 hectares et de 8 personnes au Château Pépusque, décrit le management comme « un outil pour rassembler les gars et les rendre meilleurs ».
Parmi les piliers du management rugbystique applicables à la viticulture, il y a d’abord la définition d’un projet commun. « Le rôle du management est d’embarquer une équipe dans un même projet », définit Alexis Pagnac.
Le deuxième élément contribuant à la force d’une équipe est la communication. « Il faut créer des espaces d’échanges sur le temps de travail », insiste Alexis Pagnac. Christophe Urios invite à varier les formats. Dans son domaine, à l’image de ce qu’il avait mis en place à l’UBB, il pratique des petites réunions hebdomadaires d’une vingtaine de minutes sur des points précis, et une rencontre annuelle plus longue.
Embarquer une équipe dans un même projet
Organisé en novembre, ce séminaire est l’occasion de revenir sur les vendanges, d’évoquer les investissements et projets de l’année à venir. « Il a fallu que je sois moteur », confie le manager.
Alexis Pagnac confirme qu’au départ, ces démarches ne sont pas toujours bien comprises, du fait d’une vision assez figée de la hiérarchie de la part des salariés. Après deux ans de mise en place, Christophe Urios note que cela fonctionne désormais très bien et qu’un « état d’esprit Pépusque se développe ».
La communication est aussi individuelle
Au sein d’une équipe, la communication est aussi individuelle, de manager à joueur. Rémi Lamerat rappelle que le feed-back individuel est important.
« On est plus à l’aise pour dire ce qui va mal », admet Christophe Urios. Mais attention à bien équilibrer entre le positif et ce qui doit être amélioré. François Marque, formateur en management collaborant avec la MSA, préconise la mise en place d’entretiens individuels : « ça ne prend qu’une heure à une heure et demie par an mais c’est très utile ».
On peut y aborder la maîtrise du poste, fixer des points de progrès, écouter les remarques ou les souhaits de formation du salarié. Côté manager, « il faut être aligné, faire ce que l’on dit, et dire ce que l’on fait », conseille Christophe Urios. À ce sujet, Rémi Lamerat rappelle que pour que les règles soient respectées, il faut qu’elles soient clairement énoncées. Ce qui paraît évident pour le manager, ne l’est pas forcément pour le salarié compte tenu des différences de génération, de formation…
Entretenir la motivation sur le long terme
Cultiver la cohésion entretient la motivation, un atout essentiel dans une équipe comme dans une exploitation. Chacun a un rôle bien précis à tenir au sein du groupe. Alexis Pagnac incite donc à souligner les interactions entre chacun. « Dans une équipe de rugby, chacun a un rôle différent mais tout le monde est complémentaire », illustre-t-il.
Un joueur n’hésitera pas à sortir ponctuellement de son rôle pour favoriser l’action d’un confrère sur le terrain. La motivation passe aussi par la reconnaissance. Il peut s’agir par exemple de remercier toute l’équipe pour un vin médaillé ou d’associer l’ensemble des salariés à un projet de développement. Rémi Lamerat constate qu’en cas de coup dur, avoir défini le cap à tenir sur l’année est particulièrement précieux pour relancer la motivation.
Tous ces conseils font l’objet de vidéos déjà en ligne mais que la MSA Gironde compte mettre en lumière grâce au contexte de la coupe du monde de rugby.