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Les rosés de Provence veulent rester leaders

Les voyants sont au vert éclatant pour les rosés AOC de Provence. Mais l’interprofession bâtit une stratégie de développement pour assurer son avenir sur un marché en croissance.

 

rosés AOC de Provence
Les rosés AOC de Provence se mobilisent pour garder leur place de référent sur un marché de plus en plus mondialisé.
© C.Gerbod

Les AOC côtes-de-provence, coteaux-varois-en-provence et coteaux-d’aix-en-provence, qui pèsent pour 5% de la production mondiale de rosé, entendent bien garder le leadership d'un marché toujours florissant. D’où la stratégie de développement de la vigne jusqu’à la commercialisation présentée par le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) le 28 mai dernier, lors d’une conférence de presse organisée à Paris. Elle repose sur quatre axes principaux.

Préserver le potentiel de production

Répondre à la demande du marché en volume est une priorité absolue pour le CIVP, afin d’éviter d’être remplacé dans les rayons et de limiter la tension sur les prix.  Et ce dans un contexte de consommation mondiale de rosé en hausse, le seuil de 28 millions d’hectolitres devant être franchi en 2035.

Le CIVP milite pour une extension de l’aire pour gagner 750 ha. Un plan de « reconquête agricole » est mené avec la chambre d’agriculture du Var pour identifier les friches tandis que le rôle des vignes comme zone tampon contre les incendies est mis en avant dans ce département très boisé. Autre piste : l’augmentation du rendement quand le millésime le permet.  

L’adaptation au réchauffement climatique grâce à l’irrigation et à l’évolution de l’encépagement est identifié comme un axe majeur.  « L’irrigation est aussi un enjeu qualitatif. Il faut des rendements adaptés pour assurer l’équilibre entre l’acidité et la sucrosité », a souligné Nicolas Garcia, directeur du syndicat des vins côtes-de-provence.

Répondre à la demande agroenvironnementale

Les trois AOC totalisent aujourd'hui 20% de surfaces en bio. Elles visent l’objectif de 60% de surfaces certifiées bio ou HVE d’ici 2024 et 100% d’ici 2030. Un observatoire des pratiques culturales est envisagé à l’image de l’observatoire qui existe sur le plan économique pour « identifier et tracer les efforts », ainsi qu'un accompagnement des vignerons pour la certification HVE. « La HVE vient valoriser le travail actuel des vignerons », a estimé Didier Pauriol, président du syndicat des vins coteaux-d’aix-en-provence.

Poursuivre l’essor des exportations

En 2018, avec 35% des volumes, les rosés AOC de Provence exportés ont dépassé ceux vendus en grande distribution (429 171 hl vs 386 171 hl). Le CIVP souhaite continuer sur cette lancée mais veut diversifier les pays pour être moins américano-dépendant sachant que les Etats-Unis concentrent à eux seuls 46% des volumes et 50% de la valeur à l’export. « Une trentaine de marché vont progresser » prévoit Jean-Jacques Bréban, président du CIVP. En Chine, l’interprofession parie sur l’émancipation de la population féminine. Une actrice y a été choisie comme égérie pour une durée de 3 ans.

Nourrir l’image de vin premium

Le rosé de Provence est monté en gamme. L’évolution des prix l’atteste avec un prix moyen passé entre 2008 et 2018, en grande distribution de 3 euros à 5,3 euros (prix moyen TTC) et à l’export de 2,6 euros HT à 4,8 euros (prix départ cave HT). Le CIVP veut une communication à l'unisson de ce statut premium. Le salon annuel est remplacé par de nouveaux évènements plus ciblés dont « R Provence », programmé les 6 et 7 avril 2020 avec l’objectif d’attirer des acheteurs étrangers dans le vignoble. L’objectif de premiumisation du rosé passe aussi par la mise en avant du rosé comme vin de gastronomie. Le succès encourageant les contrefaçons, une cellule est désormais dédiée à la protection des appellations au sein du CIVP. Une autre façon de préserver une position de leader dont Jean-Jacques Bréban a tenu à rappeler qu’elle était le résultat d’un « travail réalisé sur le terrain par les vins de Provence depuis 40 ans ».

 

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