Le vin bio continue de recruter des consommateurs
A la veille du salon Millésime Bio, une étude sur les acheteurs de vin bio réalisée par Circana apporte un peu d'optimisme pour la filière, dans un contexte d’offre supérieure à la demande.
A la veille du salon Millésime Bio, une étude sur les acheteurs de vin bio réalisée par Circana apporte un peu d'optimisme pour la filière, dans un contexte d’offre supérieure à la demande.
« L’offre s’est développée plus vite que la demande. Il faut un peu de temps aux metteurs en marché pour trouver de nouveaux débouchés. L’excédent de l’offre est temporaire », analysait Jeanne Fabre, présidente de Millésime Bio, le 6 décembre dernier, lors de la présentation de l'étude sur les acheteurs de vin bio réalisée par Circana.
Lire aussi | Vin bio 2022 : ventes en hausse, conversions en baisse
L’enquête commanditée par l’Observatoire Millésime Bio semble conforter cette vision. L’institut d’études l’a réalisée du 5 au 9 septembre 2023 auprès de 1 054 acheteurs de vin bio.
De nouveaux acheteurs de vin bio
Les résultats de l'enquête révèlent d'abord que le vin bio continue de recruter de nouveaux acheteurs. Ainsi 39 % des acheteurs de vin bio ont commencé à en acquérir au cours des 12 derniers mois. « Ils sont plus jeunes et plus diversifiés socialement », commentent les auteurs de l’étude.
Lire aussi | Vin bio : la connaissance du label doit progresser à l'export
Le vin bio fidélise ses acheteurs
Par ailleurs, les acheteurs de vin bio font preuve d'une dynamique d'achat puisque 37 % disent avoir augmenté leurs achats de vins bio au cours de l’année. Seulement 11 % les ont diminués. Le solde est donc largement positif.
Des perspectives de croissance
Les acheteurs de vin bio sont très loin d'être exclusifs puisque 92 % d'entre eux achètent aussi des vins conventionnels. « C’est un réservoir de croissance pour les vins bio », positive Christophe Ferreira, consultant chez Circana. Interrogés sur leurs intentions d'achat, ils sont 32 % à penser augmenter leurs achats de vin bio à l’avenir et seulement 12 % à projeter de les réduire.
Lire aussi | Le vin bio face à de nouveaux défis commerciaux
Le potentiel de développement réside aussi dans le circuit CHR. Si 23 % des actes d’achat de vin bio se font en restauration, ce chiffre pourrait augmenter si l’offre s’améliorait. Les acheteurs de vin bio sont en effet critiques sur "l’importance de la sélection de vin bio en restauration" notée en moyenne à 5,5/10 et sur "la mise en valeur des vins bio sur les cartes des vins", notée à 6,3/10.
Rappelons que le CHR représentait 9 % du chiffre d'affaires total des vins bio en 2022 (export compris), en hausse de 12 % par rapport à 2021.
L'environnement est la première motivation d'achat
Les consommateurs de vin bio sont engagés. Pour 71 % d’entre eux, la préservation de l'environnement domine dans les motivations d’achat. Le goût ne fait pas partie des critères les plus cités, probablement parce qu’il n’est pas jugé distinctif.
A noter tout de même que le tiers des acheteurs de vin bio font ce choix parce qu’ils suivent des conseils ou que le vin qu’ils achetaient est devenu bio. Le choix du bio est en quelque sorte passif.
Les acheteurs de vin bio valorisent les circuits de vente directe, cavistes et magasins spécialisés bio, la grande distribution étant jugée avant tout pratique. La mixité des circuits de distribution dont font preuve les acheteurs de vin bio apparaît comme un atout.
« La demande ne progresse pas assez vite pour absorber les taux de conversion qui ont été très importants ces dernières années », concède Nicolas Richarme, président de SudVinBio, mais « on peut parier sur l’éducation du consommateur. Le bio est une tendance de fond, pas une mode », ajoute-t-il.
Millésime Bio attend 11 000 visiteurs
La dynamique du marché du vin bio se vérifiera dans les allées du salon Millésime Bio. Il aura lieu à Montpellier du 29 au 31 janvier 2024 avec au préalable un salon digital programmé les 22 et 23 janvier pour prospecter et préparer. Le salon espère atteindre 11 000 visiteurs, soit 1 000 de plus qu’en 2023, en tablant notamment sur le retour des acheteurs asiatiques. Il accueillera 1 500 exposants, dont 80 % sont français et 17 % des primo exposants. Depuis 2019, le salon s’ouvre aussi aux bières, spiritueux et cidres bio. Le visitorat se répartit entre 25 % de cavistes, 15 % d’importateurs, 15 % de professionnels du CHR, 8 % de grossistes et 8 % de négociants.
Un espace pour la commercialisation du vrac
Un espace sera dédié aux vins en vrac. « Les volumes sont là. Le salon évolue et se dote d’un espace particulier pour les présenter », pose Jeanne Fabre, présidente de Millésime Bio. Tous les vins pourront être dégustés avec une indication du volume disponible. Le développement de la demande est particulièrement crucial alors que des baisses de prix se font ressentir. Nicolas Richarme, président de SudVinBio, évoque ainsi une baisse des prix du vrac de l’ordre de 10 % pour les IGP pays d’Oc bio entre 2022 et 2021.