Les achats de vins et spiritueux se déconfinent
Selon l’Institut Nielsen, les achats de vins et spiritueux reprennent en grandes surfaces après une période de recul marqué lors du confinement. Le retour des occasions conviviales est le principal moteur des achats.
Selon l’Institut Nielsen, les achats de vins et spiritueux reprennent en grandes surfaces après une période de recul marqué lors du confinement. Le retour des occasions conviviales est le principal moteur des achats.
Une progression de 23% des ventes d’alcool en valeur du 11 au 17 mai, c’est ce qu’indique l’Institut Nielsen, qui analyse les ventes en grandes surfaces (hyper et supermarchés, drive et proximité). Un essor qui contraste avec le recul global du rayon de 4% enregistré du 16 mars au 10 mai.
Le retour des achats a même commencé le samedi 9 mai, en anticipation de la date officielle de déconfinement avec une progression de 74% pour le champagne de 32% pour les autres effervescents et de 30% pour les bières.
Toutes les catégories reprennent des couleurs lors de la première semaine de déconfinement : +21% pour les rosés, +23% pour les blancs, +12% pour les rouges, +5% pour les champagnes, +3% pour les mousseux. Les hausses sont spectaculaires pour les spiritueux comme le gin (+68%) et le rhum (+31%), deux catégories qui étaient déjà restées très dynamiques en confinement.
« La fin du confinement signifie aussi apéritifs et repas avec famille et amis, et donc des achats supplémentaires : revoir ses proches était très clairement la priorité des Français pour l’après-11 mai », note l’institut Nielsen. 44% des Français interrogés avaient répondu « Voir mes proches » à la question « quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement levé ? » posée par l’institut à 4 400 panélistes de son outil Nielsen Homescan du 7 au 10 mai 2020.
La convivialité moteur de consommation
Ces chiffres attestent une fois de plus que le vin comme les spiritueux s’inscrivent du côté des produits festifs de convivialité plutôt que dans le camp des produits de base.
Une étude publiée par Santé Publique France sur les comportements sanitaires des Français en période d’épidémie de Covid-19 le confirme aussi. Seulement 11% des Français estiment avoir augmenté leur consommation d’alcool sur la première quinzaine de confinement, selon cette étude. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui estiment avoir diminué leur consommation d’alcool (24%) tandis que 65% jugent qu’elle est restée stable.
Toujours selon cette étude, le plaisir (45%) est d’ailleurs la première des raisons invoquées par les personnes ayant déclaré consommer davantage d’alcool devant l’ennui, le manque d’activité (32%) et le stress (15%). Cette motivation principale plutôt positive est une forme de démenti à ceux dressant le tableau d’une France confinée sombrant dans l’alcoolisme.
Avec une méthodologie ciblant davantage les consommateurs plutôt réguliers de vins et spiritueux, une étude menée par l'Association européenne des économistes du vin (EuAWE) et la Chaire Vins et Spiritueux de l’INSEEC U confirmait le plaisir comme motivation première de consommation de vins durant le confinement, avec plutôt le sentiment chez les sondés d’une progression de leur consommation, notamment en lien avec la pratique d’apéritifs virtuels. La cave personnelle était leur deuxième source d’approvisionnement après les achats en grande distribution. Ce phénomène de déstockage durant le confinement, explique sans doute aussi la reprise des achats en déconfinement… pour reconstituer les stocks.
Le retour des occasions conviviales reste toutefois sous surveillance par crainte de débordements entre excès de consommation d'alcool et mesures barrières oubliées alors que le virus circule toujours. Ainsi un arrêté préfectoral interdisant les pique-niques et la consommation d’alcool à Rennes dans les espaces publics de 16h à 7h du matin est entré en vigueur le 20 mai et s'applique jusqu'au 2 juin.