Covid-19
Coup de frein sur les ventes de vin en grandes surfaces
Si les Français se sont rués sur les produits de base, les ventes de vins sont restées à l’écart du réflexe de stockage. Elles subissent un recul marqué depuis le début du confinement.
Si les Français se sont rués sur les produits de base, les ventes de vins sont restées à l’écart du réflexe de stockage. Elles subissent un recul marqué depuis le début du confinement.
Les ventes du rayon alcools ont reculé de 3,4 % en grande distribution, entre le 13 et le 29 mars, selon les données Nielsen. Dans le même temps, l’ensemble de ventes alimentaires progressait de 26 %. Les très médiatisés apéros connectés ne compensent évidemment pas les occasions conviviales et festives, devenues les principaux moteurs des achats de boissons alcoolisées. Les premières données des ventes en grande distribution permettent de dresser 7 constats.
1 - Le rosé résiste mieux. C’est la seule catégorie de vin à progresser sur la période (+ 3,2 %), selon Nielsen. Sa consommation décalée, consensuelle entre générations, mixte entre apéritif et repas, et les journées ensoleillées jouent en sa faveur.
2 - Les effervescents sont durement touchés. Boissons festives par excellence et peu adaptées à une consommation sur plusieurs jours, le champagne et les effervescents connaissent les plus fortes baisses des rayons alcools.
3 - La part de marché du BIB progresse, en magasins comme en drive. Son aspect pratique trouve tout son sens en permettant de limiter l’encombrement par rapport au volume transporté et une consommation fractionnée.
4 - La bière reste dynamique. Elle offre une variété de formats, de 25 cl au fût, permettant une consommation individuelle et fractionnée.
5 - Les hypermarchés sont délaissés. Très fréquentés la veille du confinement, ils voient le flux des consommateurs se réorienter vers des surfaces plus proches. Seulement 6 % des Français vivent à moins de 5 minutes d’un hypermarché souligne Nielsen. Ce mouvement, déjà engagé avant le Coronavirus, va probablement s’ancrer encore davantage puisque le confinement s’allonge. L’institut IRI avance une progression des vins tranquilles de 13,3 % en commerces de proximité mais un recul de 12,5 % en hypermarchés.
6 - Le drive et la livraison à domicile explosent. « C’est le circuit star de cette période, toujours extrêmement dynamique la dernière semaine de mars à + 59 % », commente Éric Marzec, directeur d’unité chez IRI, interviewé par nos confrères de la lettre Agra VSB. Il fait état d’une hausse de 69 % des ventes de vins tranquilles en e-commerce (drive et livraison).
7 - Les relations entre fournisseurs et distributeurs sont plus solidaires. Chez Dauvergne & Ranvier, négociant-éleveur dont la grande distribution est le principal client, François Dauvergne veut noter « le respect dont on fait preuve plusieurs enseignes à l’égard des fournisseurs. Certains ont accéléré les paiements. Il y a eu des échanges sur la partie logistique pour assurer la fluidification ». « Ce qui me marque c’est cette prise de conscience qu’il faut être solidaires dans l’épreuve », insiste-t-il. Il cite aussi en exemple un négociant concurrent qui l’a dépanné pour un embouteillage alors que la chaîne de son prestataire est arrêtée. Un esprit qu’il faut espérer durable, dans cette période économique incertaine ouverte par l’épidémie de Covid-19.
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