La cicadelle de la flavescence dorée voyage avec les machines agricoles
Vérifier l’hypothèse d’une démultiplication des foyers de flavescence dorée par le transport de la cicadelle sur les machines agricoles est l’un des volets du projet Vacuum Bug. Les acteurs de ce projet viennent de publier des résultats qui valident cette hypothèse.
Vérifier l’hypothèse d’une démultiplication des foyers de flavescence dorée par le transport de la cicadelle sur les machines agricoles est l’un des volets du projet Vacuum Bug. Les acteurs de ce projet viennent de publier des résultats qui valident cette hypothèse.
Lancé en 2018, le projet Vacuum Bug a pour objectif de trouver une méthode alternative aux insecticides pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée, Scaphoideus titanus. L’étude du transport des cicadelles par les engins agricoles est l’une des phases de ce projet mené sous l’égide de la chambre d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’équipe a mis en place 24 occasions de capture des insectes par aspiration, avec à chaque fois trois déplacements d’engins agricoles, dont un sur 1 000 m de route. L’analyse porte donc au total sur 72 aspirations. « Le temps d’expérimentation par année se limite à quatre mois, le cycle de vie de la cicadelle », précise Ana Chavarri, conseillère viticole-œnologue à la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône (CA13), l’une des participantes à ce projet.
« Dans plus de la moitié des cas, les écimeuses transportent des cicadelles au sein et entre parcelles. On observe en moyenne le transport de plus d’une cicadelle par trajet. Ce nombre peut paraître faible, mais si on considère qu’il suffit d’une seule piqûre infectante pour contaminer une nouvelle parcelle, la menace de propagation est réelle et importante avec une possibilité de piqûre par trajet », conclut le bilan de ce volet du projet.
Une légère influence du vent sur les effectifs transportés
L’étude fait apparaître un nombre de cicadelles trouvées à l’issue des trajets significativement supérieur lorsqu’il y avait initialement plus de cicadelles dans la parcelle.
Les résultats constatent que la présence de vent diminue le nombre de cicadelles transportées au sein de la parcelle d’environ 5 %. « En présence de vent, les larves de cicadelles ont tendance à rester à l’abri sous les petites feuilles de vignes », avance l’étude.
Le transport s’observe au stade larvaire comme adulte
Les auteurs de l’étude n’ont pas constaté dans leur échantillon de différence significative quant aux quantités transportées par les machines entre larves et cicadelles adultes. Cela les incite à penser que « dans l’état des connaissances, le risque de dispersion lié au transport est le même pour les larves et pour les adultes ». Une petite différence apparaît quant à leur localisation sur l’engin. Les larves se trouvent davantage sur les rameaux accrochés à l’engin car elles restent sous les feuilles, tandis que les adultes, plus mobiles, se retrouvent davantage sur le tracteur lui-même.
Des mesures antipropagation à adopter
Pour limiter les risques, l’étude conseille de s’inspirer du principe de la marche avant adopté dans l’agroalimentaire et d’organiser la journée de travail en commençant par les zones non infectées, pour finir dans les zones à risque d’infection ou infectées.
Le nettoyage des tracteurs entre les parcelles est conseillé. Il est suggéré « d’éliminer rameaux, feuilles… restant sur les engins » mais aussi d’inspecter « la cabine et l’intérieur des voitures ». Donc pas de répit dans ce nettoyage au fil de la saison, puisque les larves comme les adultes peuvent voyager sur les machines agricoles.
repères
Vacuum Bug est un projet européen/région Sud d’une durée de quatre ans (2018-2021). Il est financé par le Feader. La chambre régionale d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur en est le chef de file. Y collaborent les CA84 et CA13, la Fredon, le Grab, l’Itab, l’Inrae, l’IFV et le CNRS.