La lutte contre la flavescence dorée redéfinie par un nouvel arrêté
Un arrêté publié au Journal Officiel le 27 avril 2021 définit les méthodes de surveillance et de protection de la vigne contre la flavescence dorée et son agent vecteur.
Un arrêté publié au Journal Officiel le 27 avril 2021 définit les méthodes de surveillance et de protection de la vigne contre la flavescence dorée et son agent vecteur.
Le nouvel arrêté précise certaines obligations concernant la flavescence dorée issues de la nouvelle réglementation européenne en Santé des végétaux (règlements (UE) 2016/2031 et règlement d’exécution (UE) 2019/2072). Les Périmètres de Lutte obligatoire deviennent des Zones délimitées, avec une surveillance encadrée par les Sral ou les Fredon, incluant des zones tampons sur un minimum de 500 m au-delà de la zone infestée, pouvant être étendue selon une évaluation de la Draaf-Sral. Au moins 20 % du vignoble en zone délimitée d’une commune doit être prospecté chaque année, de même que les environnements immédiats des vignes mères et pépinières. Le reste du territoire devient Zone exempte, avec obligation de surveillance pour confirmer ce statut de zone exempte.
De nouvelles modalités pour l’arrachage
« Le nouvel arrêté va clairement dans le sens d’une responsabilisation des professionnels qui doivent désormais proposer pour les zones exemptes des programmes de surveillance encadrés par la Draaf-Sral », souligne Jacques Grosman, de la Draaf-Sral Auvergne-Rhône-Alpes, expert national viticulture pour la protection des végétaux. L’arrachage total est obligatoire sur les parcelles dont le taux de ceps infestés par la flavescence dorée ou présentant des symptômes de type jaunisse à cytoplasme, cumulés sur une durée maximale de 3 campagnes consécutives, dépasse 20 %.
En zone délimitée, l’arrachage des vignes non cultivées peut être imposé par le préfet après analyse du risque de la Draaf-Sral et toute vigne non cultivée située à moins de 250 m d’une vigne-mère doit être arrachée. L’arrêté du 27 avril stipule également que par arrêté préfectoral, il peut être dérogé au respect des zones non traitées au voisinage des points d’eau, mais que l’arrêté préfectoral peut préciser les mesures prises pour protéger les points d’eau, dont au minimum le respect d’une Zone de non-traitement de 3 m de large. Cet arrêté peut aussi indiquer des mesures obligatoires de protection des riverains (buses antidérive…).
Renforcement du traitement à l’eau chaude
En zone exempte, le viticulteur ne peut planter que des plants traités à l’eau chaude, sauf si les pépinières dont sont issus les plants sont situées en zone exempte et que les porte-greffes et greffons constituant les plants sont issus de vignes-mères situées en zone exempte ou ont été traités à l’eau chaude.
« À la demande des professionnels de la viticulture et comme cela se pratiquait déjà dans certaines appellations, l’utilisation du traitement à l’eau chaude est renforcée, souligne Jacques Grosman. Si les boutures viennent de zone délimitée, même si elles n’ont pas été traitées à l’eau chaude, il suffit que les plants soient traités à l’eau chaude. »
Ouverture d’une possibilité de plants bio
L’article 16, qui détaille les dispositions supplémentaires relatives au matériel de multiplication, ouvre aussi la possibilité de plants bio. Si la référence aux produits autorisés en bio n’est pas spécifiée, l’article mentionne que si les produits de lutte utilisés ne couvrent pas les phases larvaires et adultes, les boutures et plants doivent être traités à l’eau chaude. Les produits à base de pyrèthres naturels sont donc désormais utilisables dans les vignes mères des zones délimitées et dans toutes les pépinières, avec en complément l’obligation de traitement des plants à l’eau chaude.
« Le traitement à l’eau chaude permet désormais de garantir un matériel végétal sain quel que soit son mode de production », note Jacques Grosman. L’arrêté précise aussi certaines dispositions pour les propriétaires de pépinières et vignes-mères de greffons. Ceux-ci doivent notamment réaliser des prospections exhaustives et annuelles sous le contrôle de FranceAgriMer. Autre nouveauté liée à la réglementation européenne : si la maladie est détectée dans une vigne mère ou son environnement, il n’y a plus de quarantaine sur la vigne mère mais, pendant deux ans, les plants qui en sont issus doivent être traités à l’eau chaude.