Il faut urgemment enrayer la chute de la consommation de vin
Lors d’une conférence de presse le 15 décembre dernier, Bernard Farges, président du Comité national des vins à appellation d’origine et à indication géographique (Cniv) et Samuel Montgermont, président de Vin & Société, ont alerté sur la déconsommation du vin.
Lors d’une conférence de presse le 15 décembre dernier, Bernard Farges, président du Comité national des vins à appellation d’origine et à indication géographique (Cniv) et Samuel Montgermont, président de Vin & Société, ont alerté sur la déconsommation du vin.
Travailler le consommateur local, capter les jeunes avec des vins plus simples et décomplexés, innover en bâtissant par exemple des partenariats avec des émissions culinaires, en étant plus présent sur les festivals ou en changeant les formats de contenants, s’unir à l’export… Autant de pistes que la filière viticole devrait travailler pour sortir de l’ornière, selon Bernard Farges, président du Comité national des vins à appellation d’origine et à indication géographique (Cniv) et Samuel Montgermont, président de Vin & Société.
Une chute de la consommation de vin hexagonale de 70 % en 60 ans
Tous deux ont tenu une conférence de presse le 15 décembre, pour alerter sur l’érosion de la consommation hexagonale. En 60 ans, elle aurait chuté de 70 %, passant de plus de 120 l/an/habitant en 1960, à moins de 40 l/an/personne en 2020. Et serait particulièrement faible chez les jeunes de moins de 35 ans. « La déconsommation du vin en France s’accélère, a martelé Bernard Farges. Avec des conséquences culturelles, sociales et économiques. Nous pensons qu’un plan social massif et historique s’annonce dans la filière. » Avec à la clé, 100 000 à 150 000 emplois qui seraient menacés dans les 10 ans à venir.
Stigmatisation par les pouvoirs publics et évolution de la société
Les deux responsables professionnels ont identifié trois causes de cette déconsommation. En premier lieu, les politiques publiques de santé et la stigmatisation du vin. « Les autorités de santé sont passées d’une approche de la modération à une approche de l’abstinence », fustige le président du Cniv. Seconde cause, l’évolution de la société. « Nous ne mangeons pas comme avant, poursuit Bernard Farges. Nous ne buvons pas comme avant. Les repas sont déstructurés, peu de gens prennent du vin au déjeuner. Il y a une augmentation des foyers monoparentaux. Or le vin se partage. On ouvre rarement une bouteille lorsqu’on est seul. De même, il y a une perte de la transmission du vin au sein des familles. » À ces deux problèmes, s’ajoute le fait que la filière n’a pas été assez attentive à ces évolutions, n’a pas assez communiqué auprès des potentiels nouveaux consommateurs.
Les deux responsables syndicaux appellent de leurs vœux une promotion des fonctions sociales du vin, « produit plaisir créateur de sociabilité, de partage, de conversation », un travail sur l’image de la Dive bouteille pour le rapprocher des consommateurs et un arrêt de la stigmatisation de ce produit. Reste à savoir s’ils seront entendus…