Deux innovations dans le traitement des effluents de chai
Un système pour éviter le lagunage et une station d’épuration clé en main dans un container, telles sont les innovations proposées par Clairéo en 2020 pour faciliter le traitement des effluents vinicoles.
Un système pour éviter le lagunage et une station d’épuration clé en main dans un container, telles sont les innovations proposées par Clairéo en 2020 pour faciliter le traitement des effluents vinicoles.
Démocratiser le traitement des effluents vinicoles dans les exploitations de taille moyenne, tel est l’objectif de l’entreprise Clairéo. Pour rendre ses systèmes de traitement plus accessibles, la société vient de développer deux innovations d’ores et déjà disponibles.
Des cuves souterraines remplacent la lagune
Cette innovation est une évolution directe du procédé historique de traitement des effluents proposés par Clairéo. La lagune est remplacée par un procédé en cuves souterraines, ce qui permet de gagner du temps et de la place en évitant le classique lagunage avant l’épuration sur filtres plantés de roseaux. Ce système a été imaginé et développé dans le cadre de l’appel à projet pour le chai du pôle IFV Sud-Ouest à lIsle-sur-Tarn. Une première cuve de 60 m3 collecte les effluents et reçoit de l’oxygène en continue grâce à un bulleur. Une pompe transfère ensuite les effluents vers une deuxième cuve, de 30 m3, où s’effectue le prétraitement biologique, toujours à l’aide d’oxygène. « Le système en cuve permet d’être plus précis sur les quantités d’oxygène à envoyer. Ainsi on peut évacuer les eaux vers le filtre planté de roseaux au bout de 10 jours seulement, contre 150 jours pour la lagune », indique Matthieu Planté, gérant de Clairéo.
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Un concept en container désormais accessible en location
Consciente que le budget d’une telle installation peut être un frein pour de nombreux domaines (voir encadré), la société Clairéo propose depuis cette année une solution en location longue durée, de 3 à 10 ans. Il s’agit d’un outil clé en main, composé d’un container que l’on installe derrière le chai et que l’on relie simplement à l’évacuation de la cave et à une ligne électrique. Ce concept « plug and play » s’installe en trois jours seulement et fonctionne de manière autonome. À l’intérieur du container, on retrouve deux cuves (une de collecte et une de traitement) équipées de bulleurs, ainsi qu’un local technique. Cette solution s’adresse à des exploitations de tailles comprises entre 10 et 40 ha, et permet de traitement près de 100 m3/an. Ces installations, plus petites, ne sont pas soumises aux mêmes normes de rejet que les plus grosses, le passage sur lit planté de roseaux n’est donc pas nécessaire.
La prochaine étape du projet sera de réussir à adapter le traitement à la qualité des eaux de sortie du chai, grâce à des capteurs simples. « Car les effluents n’ont pas la même charge organique pendant les vendanges que lors d’une mise en bouteille, illustre le dirigeant. Or le traitement appliqué à l’heure actuelle est le même, il y a là un potentiel d’économies d’énergie. »
voir plus loin
Combien coûte une telle station de traitement ?
Le procédé en cuves souterraines permettant d’éviter le lagunage est commercialisé à 35 000 euros, un coût plus abordable que les stations classiques, « même si cela reste un budget », reconnaît Matthieu Planté, gérant de Clairéo. Ceux qui seraient intéressés par la location longue durée devront prévoir de débourser chaque année autour de 80 €/m3 d’effluent vinicole traité. " À titre de comparaison, l’abonnement à une Cuma disposant d’un système de traitement collectif tourne autour des 60 €/m3/an », indique Matthieu Planté.