Déléguer pour gagner en compétitivité
Le néo-vigneron girondin Thierry Kerdreux souhaite consacrer ses efforts sur la vigne et le chai. Par conséquent, il se décharge de tous les montages de dossiers auprès d’une filiale de Soufflet Vigne, Cémir.
Le néo-vigneron girondin Thierry Kerdreux souhaite consacrer ses efforts sur la vigne et le chai. Par conséquent, il se décharge de tous les montages de dossiers auprès d’une filiale de Soufflet Vigne, Cémir.
« J’ai repris le domaine en novembre 2015, indique Thierry Kerdreux, à la tête du château David, à Vensac, en Gironde. Cela faisait trente-cinq ans que j’étais dans la grande distribution, en Bretagne. Je n’avais aucune racine viticole, mais j’ai ressenti le besoin d’un challenge, l’envie de me lancer dans autre chose. Je souhaitais aussi faire quelque chose de mes mains, produire. » Il visite alors divers domaines, partout en France, avec sa famille. Le coup de cœur pour le château David est unanime. « C’était proche de la côte, et beaucoup moins loin d’une grosse ville que là où nous étions auparavant, décrit-il. Cela a plu à tout le monde. » Ils décident donc de s’installer. Mais jusqu’à fin octobre 2017, il est à cheval entre son ancien magasin en Bretagne, et la vigne, en Gironde. Il dispose donc de peu de temps sur le domaine ; temps durant lequel il doit appréhender son nouveau métier. « Je n’y connaissais rien à la vigne ni au chai, confie-t-il. Ma priorité était donc d’apprendre à cultiver la vigne pour avoir un beau raisin, et ensuite, de bien le vinifier. » Ce qui implique notamment de se décharger de certaines tâches. « Les démarches administratives sont complexes ; c’est du latin pour moi, poursuit-il. Pour réussir le challenge de mon installation, je me suis dit qu’il fallait que je m’entoure de personnes qualifiées et compétentes, sur qui m’appuyer. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Pour mener à bien le vaste programme d’arrachage et de replantation qu’il ambitionne de réaliser, il choisit de sous-traiter le montage des dossiers administratifs à un organisme tiers. Et là, le choix coule de source. Son distributeur phyto étant Soufflet Vigne, Thierry Kerdreux s’est logiquement tourné vers cette entreprise pour passer son Certiphyto. Il réalise donc sa formation au sein d’une filiale de Soufflet, nommée Cémir.
Partager les informations n’est pas un souci
Quelque temps plus tard, il reçoit un email de cet organisme, détaillant ses diverses prestations. « Je l’ai mis de côté, et en temps voulu, j’ai assisté à une réunion, témoigne-t-il. Ils ont bien expliqué tous leurs services, et comment ils procédaient. C’est une entreprise à tiroirs, chacun choisit ce dont il a besoin, au fur et à mesure. Je me suis donc lancé. » Le 7 mars 2017, deux salariés du Cémir viennent chez lui. « Nous avons fait le tour des documents dont ils avaient besoin pour monter le dossier dans Vitiplantation, ainsi que de la propriété, se remémore-t-il. Je leur ai donné les pièces nécessaires au montage du dossier. » Dévoiler certains aspects de son entreprise à des personnes tiers ne lui pose pas de problème. « Je suis issu du milieu coopératif, partager les informations n’est pas un souci pour moi », relève-t-il. Le service est rapide et efficace. Le Cémir se charge même de demander les pièces manquantes aux services concernés, le tout pour environ 600 euros pour dix-huit mois. « Tout s’est très bien passé, confirme le vigneron. J’ai donc décidé de poursuivre avec eux. Surtout qu’une fois qu’ils ont travaillé sur un dossier, ils connaissent l’entreprise, ce qui simplifie encore les démarches. » Suite à ce premier dossier Vitiplantation, Thierry Kerdreux confie au Cémir la réalisation d’une demande d’aide aux investissements de chai, afin d’installer un système de thermorégulation dans son chai. À nouveau, tout se passe comme sur des roulettes. « C’est très simple, se réjouit le vigneron. Mon interlocuteur principal reste toujours le même. Et à chaque fois, il va chercher la personne adéquate dans l’entreprise. » Thierry Kerdreux trouve également ce système pratique, car il n’a pas de déplacement à effectuer, l’entreprise se rend chez lui.
Peu de temps après, il demande au Cémir de réaliser les démarches pour être classé ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Et la prochaine étape est le passage en HVE (Haute valeur environnementale) ou en Terra Vitis. « Là encore, je passe par le Cemir pour le montage des dossiers, annonce le vigneron. Ils ont déjà réalisé un audit pour savoir ce qu’il faut mettre en place. Et le fait que Soufflet soit également mon distributeur phyto simplifie tout pour l’établissement des programmes de traitement. Ils feront ça en collaboration. »
Développer l’œnotourisme ?
Se diversifier grâce à la clientèle estivale
Le Breton fourmille d’idées pour l’avenir. Il réfléchit notamment au développement de l’œnotourisme. « Nous somme près d’Hourtin, de Lacanau, précise-t-il. Il y a beaucoup de clientèle estivale. Notre boutique actuelle fonctionne bien, mais je pense qu’on pourrait l’optimiser, la développer. Ou lancer des hébergements. C’est un sujet à creuser. » Là encore, il songe à faire intervenir Cémir, lorsque sa réflexion sera mûre.
Mais si le vigneron est satisfait des prestations, il n’en reste pas moins qu’une telle démarche a un coût. « C’est sûr, acquiesce Thierry Kerdreux. Mais ce n’est pas très onéreux pour le service offert. Cela favorise une meilleure compétitivité des entreprises. Et dans ma situation, cela permet un réel gain de temps que je consacre à l’apprentissage de mon métier. C’est aussi un casse-tête en moins. » L’aspect financier n’est pas un réel handicap pour le vigneron, qui avait prévu d’investir dans « du savoir » (intervenants extérieurs, formations, etc) dès le montage de son business plan. « Pour le moment, je suis dans les clous », assure-t-il.
Le système est simple et pratique : l'entreprise se rend chez lui.
repères
Château David
Superficie 16 hectares
AOC médoc
Encépagement cabernet sauvignon, petit verdot, merlot, cabernet franc et malbec
Nombre de salariés 2 en CDI et 2 saisonniers
Production de 100 000 à 120 000 bouteilles
Circuits de commercialisation contractualisation avec un négoce et le reste dans des commerces de proximité ou en GD
Vitivalor Solutions propose toute une gamme de services
Fin 2017, Cémir – filiale du groupe Soufflet Vigne – et les services agronomiques et technique du distributeur, ont lancé la marque de services et conseils Vitivalor Solutions. Cette dernière vise à " accompagner l’évolution de la filière, décrit Myriam Jean, responsable développement commercial de Cémir. Le chef d’exploitation doit être de plus en plus polyvalent. Or il est difficile d’être performant partout. Le but est de lui proposer un conseil extérieur, de manière temporaire ou durable. Nous réalisons des prestations sur-mesure, en fonction des demandes des vignerons. " Et ce, parfois, de manière très concrète. " Nous sommes dans le 'faire', insiste Myriam Jean. Nous apportons des solutions pratiques. Par exemple, dans le cadre d’un accompagnement commercial, nous pouvons être amenés à créer et livrer des étiquettes. "
Pour ce faire, Vitivalor Solutions regroupe six pôles de compétences : Cap (comprendre, agir et performer) viticole, cap vinicole, cap organisation et ressources humaines, cap environnement, cap commercial et cap stratégie. " Nous sommes organisés comme une exploitation, poursuit Myriam Jean. En interne, il y a un référent par pôle, qui suit toute l’actualité réglementaire, etc. de son domaine. "
Le groupe est implanté dans six vignobles : Beaujolais-Bourgogne (avec Jura et Savoie), Languedoc-Roussillon, Bordeaux, Côte du Rhône et Champagne. Au niveau tarif, tout dépend de la demande du client. À titre d’exemple, le montage d’un dossier de subvention pour du matériel de cave, comme celui demandé par Thierry Kerdreux, revient à 900 euros HT. Et les démarches pour la restructuration démarrent à 150 euros.