Beaujolais : les domaines viticoles ont des revenus en hausse
Le CerFrance a étudié les chiffres comptables de 178 domaines viticoles du Beaujolais. L’EBE est en forte progression grâce à une hausse de la valorisation.
Le CerFrance a étudié les chiffres comptables de 178 domaines viticoles du Beaujolais. L’EBE est en forte progression grâce à une hausse de la valorisation.
Un temps redouté, l’exercice annuel du passage à la loupe des chiffres de l’économie beaujolaise est désormais un moment plutôt agréable. « L’an passé, nous étions prudents. Cette fois, c’est une véritable tendance qui se dégage », résume satisfait Thomas Lemaitre, directeur général du CerFrance Rhône et Lyon.
Pour arriver à cette conclusion positive, l’organisme de gestion s’est basé sur les données comptables de 178 exploitations viticoles entre septembre 2021 et août 2022. Les résultats présentés par Damien Raffin, responsable du service conseil stratégique du CerFrance Rhône et Lyon, sont clairs. L’excédent brut d’exploitation (EBE) est en forte progression : il est passé de 60 545 euros sur l’exercice précédent à 93 596 euros. L’hectolitre a généré 395 euros de revenus en moyenne, ce qui a permis de dégager une marge d’orientation confortable (74 euros l'hectolitre), qui fait envisager l’avenir avec sérénité.
Un rendement moyen de 43 hl/ha, en baisse
Les raisons de cette embellie ? Ce n’est pas le rendement, à la baisse par rapport au millésime précédent (50 à 43 hl/ha), mais une nette amélioration du prix de vente, surtout pour le vrac : 288 euros l’hectolitre contre 198 euros l’hectolitre. Et dans une moindre mesure, celui de la bouteille, moins volatile : 5,39 euros contre 5,02 euros. Cette meilleure valorisation a permis de bien digérer la hausse des charges, le coût de production étant tout de même passé dans le même temps de 234 à 295 euros par hectolitre.
Bien valoriser la bouteille et produire suffisamment
Pour plonger plus profondément dans les secrets de la réussite, les économistes ont isolé le quart supérieur des exploitations analysées. Il apparaît clairement que les résultats ne sont pas forcément liés aux appellations ; il y a de bonnes performances aussi bien dans les régionales que dans les crus. En revanche, il y a un effet rendement très clair. Les exploitations les plus performantes affichent 46 hl/ha de moyenne. Les vignerons qui pratiquent la vente directe ont également de meilleurs résultats. Mais attention, ceux qui valorisent bien leurs bouteilles s’en sortent mieux que ceux qui font des palettes à la pelle, là encore, quelles que soient les appellations. Enfin, dernier élément, les bons élèves sont maîtres de leurs charges (224 euros l’hectolitre pour le quart supérieur contre 295 euros l’hectolitre en moyenne).
Pour l’année en cours, Damien Raffin s’est voulu prudent. Certes la hausse des rendements en 2022 sera un atout mais les ventes, à des prix stables, sont pour l’heure disparates tandis que les charges s’envolent. Le coût de production se situera entre 298 et 325 euros l’hectolitre selon les différentes hypothèses d’évolution de l’indice d’inflation. Tout l’enjeu sera de valoriser suffisamment pour absorber cette hausse.
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