Viande cellulaire : la Confédération paysanne réitère son opposition en s’appuyant sur les Chambres d’agriculture
Le rapport sénatorial sur les aliments cellulaires menée par les sénateurs Olivier Rietmann (LR) et Henri Cabanel (RDSE) a récemment été publié. La Confédération paysanne qui avait été interrogée pour ses travaux réaffirme son opposition au développement de cette technologie.
Le rapport sénatorial sur les aliments cellulaires menée par les sénateurs Olivier Rietmann (LR) et Henri Cabanel (RDSE) a récemment été publié. La Confédération paysanne qui avait été interrogée pour ses travaux réaffirme son opposition au développement de cette technologie.
Dix ans après la présentation du premier steak haché de bœuf cellulaire au monde et trois ans après la première autorisation de mise sur le marché de poulet cellulaire à Singapour, alors que les initiatives privées se développent rapidement dans ce domaine, la commission des affaires économiques du Sénat a missionné Olivier Rietmann et Henri Cabanel pour étudier les enjeux liés au développement de ces produits issus de l'industrie cellulaire. La mission d'information a mené une quarantaine d'auditions et s'est rendue sur le site de trois entreprises développant ce produit aux Pays-Bas et dans le Maine-et-Loire.
« Cette innovation ne serait pas sans impact sur l’élevage »
À l'issue de ses travaux, elle a rappelé dans son rapport son « opposition anthropologique, éthique, culturelle et, en somme, politique, au développement des « aliments cellulaires » - généralement appelés par abus de langage « viande in vitro » ou « viande de culture ». Elle a aussi argumenté : « Prometteuse sur le papier (environnement, bien-être animal), cette innovation ne sera en aucun cas indispensable dans la transition alimentaire, et ne serait pas sans impact sur l'élevage ».
Quid du développement économique ?
La Confédération paysanne reproche, dans un communiqué en date du 19 avril, à la mission d’information sénatoriale de ne pas « rejeter le développement économique » des aliments cellulaires. Elle explique : « C'est la vision opportuniste d'un « marché en devenir dont il ne faudrait pas priver les industriels français » qui prime, malgré les risques avérés. Au nom d'une compétitivité utopique pour un produit hors sol – comme c'est le cas pour les OGM – le rapport préconise donc d'accélérer la recherche en France pour s'assurer de la maîtrise technologique ». Elle poursuit : « Dès lors, les autres recommandations apparaissent comme de pseudos garde-fous au développement de ces produits, s'agissant de transparence, d'étiquetage, de dénomination des produits ».
Motion contre la viande cellulaire
« En deux mois, nous avons fait voter à l'unanimité par les chambres d'agriculture de 16 départements et d'une région une motion contre le développement de la viande cellulaire. Si l'Italie a interdit ces produits, bien en amont du règlement européen « nouveaux aliments » à venir, qu'en sera-t-il de la France ? En 2021, le ministre de l'agriculture, Julien Denormandie, avait été sans équivoque en affirmant que la France devrait les interdire. Or, dans le même temps, la Banque publique d'investissement soutient des entreprises de ce secteur à hauteur de 15 millions d'euros » affirme la Confédération paysanne qui conclut : « Après la publication de cette prise de position sénatoriale, nous demandons donc au gouvernement d'indiquer clairement sa position ».