Développement durable
Vers une intensification du recyclage des emballages en plastique
Afin de limiter l’impact environnemental du plastique, fabricants, entreprises agroalimentaires et centres de collecte et de recyclage travaillent ensemble pour développer des filières de recyclage pour chacune des résines de plastique.
Afin de limiter l’impact environnemental du plastique, fabricants, entreprises agroalimentaires et centres de collecte et de recyclage travaillent ensemble pour développer des filières de recyclage pour chacune des résines de plastique.
En attendant la publication du décret relatif aux objectifs dits « 3R » (réduction, réemploi-réutilisation et recyclage) par le gouvernement, le secteur des emballages en plastique cherche des solutions plus vertueuses au plastique fossile. Si d’importants travaux de R & D fleurissent chez certains pour mettre en place des emballages en plastique compostables, la voie que beaucoup semblent vouloir emprunter et gonfler est celle du recyclage. Le secteur travaille notamment main dans la main avec celui de l’agroalimentaire pour développer, pour chacune des résines de plastique, sa propre filière de recyclage lui permettant un retour vers le circuit alimentaire.
Tendre vers 100 % de recyclage d’ici à 2025
« L’objectif est de tendre vers 100 % de recyclage d’ici à 2025 et d’enrayer l’usage unique du plastique », rappelle Christophe Lapasin, responsable environnement de Culture Viande et secrétaire général de Célene. « Tout emballage peut être vertueux s’il est correctement collecté et valorisé pour être remis sur le marché », ajoute Sébastien Jacques, responsable des affaires publiques d’Elipso, syndicat des fabricants d’emballages en plastique. Les opérateurs de l’agroalimentaire et des emballages en plastique semblent converger vers une définition commune d’emballage en plastique vertueux : c’est un contenant qui intègre de la matière recyclée. « C’est un emballage qui a moins d’impact sur l’environnement », résume Virginie Somon, directrice qualité et réglementation des produits à L’Alliance 7. « Nous envisageons notre salut dans le recyclage », note Christophe Lapasin.
On sait recycler de nombreuses résines
Deux freins se dressent pour intensifier le recyclage des contenants en plastique : la mise en place de la collecte ainsi que la réglementation. « D’un point de vue technique, on sait recycler de nombreuses résines plastiques, explique Sébastien Jacques. Mais le retour vers l’agroalimentaire n’est pas autorisé dans de nombreux cas. L’Efsa doit valider les “challenges test”, mais a pris beaucoup de retard avec la Covid-19. » La résine PET, utilisée notamment pour les bouteilles, peut aujourd’hui, après recyclage, retourner vers un usage agroalimentaire.
Création de filières de recyclage
Si le consortium PS25 œuvre pour monter une filière de recyclage du polystyrène, d’autres opérateurs travaillent ensemble sur des résines différentes. C’est le cas du secteur de la viande qui cherche à développer le recyclage de ses barquettes. Ces emballages sont majoritairement composés d’une monorésine en polypropylène (PP) aujourd’hui non recyclée, ainsi que d’un opercule souvent en plastique complexe (c’est-à-dire composé de plusieurs résines), le rendant non recyclable. Les centres de tri doivent être équipés de bains chimiques spéciaux pour dissocier les barquettes qui couleraient pour être récupérées et prendre le chemin du recyclage, de leurs opercules qui flotteraient et seraient détruites.
De leur côté, les fabricants travaillent à la conception d’un film flottant tout en discutant avec les entreprises de l’agroalimentaire afin de s’assurer que l’emballage conserve bien toutes ses propriétés barrières. L’Alliance 7 a, par ailleurs, répondu à un appel à projets de Citeo lancé en 2019 sur le développement d’un film en polyéthylène (PE) barrière et recyclable. Ce changement permettrait au nouvel emballage de rejoindre la filière recyclage du PE souple qui existe déjà en France. « Les films PE aujourd’hui sur le marché n’ont pas les propriétés barrières qui permettent de répondre aux contraintes techniques des produits d’épicerie à longue durée de vie », précise Virginie Somon. Actuellement en phase de test industriel, la conception de ce film livrera ses résultats définitifs fin 2021.
Des solutions compostables
Des travaux sont menés pour développer des emballages en plastique compostables. « Cette piste est bien adaptée pour les petits emballages alimentaires, qui vont être très durs à recycler », indique Sébastien Jacques. Ces contenants pourront intégrer un compost domestique ou bien un compost industriel si des conditions nécessaires sont requises pour leur dégradation. Cette opération sera possible à partir de 2023 en France, avec le tri 5 flux à venir, comprenant le bac de compost. « La crise n’a malheureusement pas aidé à la réalisation de toute cette R & D », déplore Virginie Somon.