Alimentation
Circuit court : une coopérative agricole dans Paris pour assurer le ravitaillement des cantines ?
Coopérative ou société d'économie mixte ? Un projet de création d'une structure « Du champ à l'assiette » pour acheter des terres agricoles en Ile-de-France et alimenter les cantines de la ville de Paris est évoqué par Anne Hidalgo, la maire de la capitale.
Coopérative ou société d'économie mixte ? Un projet de création d'une structure « Du champ à l'assiette » pour acheter des terres agricoles en Ile-de-France et alimenter les cantines de la ville de Paris est évoqué par Anne Hidalgo, la maire de la capitale.
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Anne Hidalgo, la maire de Paris, nourrit le projet de créer une coopérative pour acheter des terres agricoles en Ile-de-France. Objectif : « assurer le ravitaillement avec des produits en circuit court et, à terme, bio », peut-on lire dans Le Parisien du 28 octobre. Son objectif est d’exploiter « quelque 250 ha » dès 2020 « et les premiers circuits courts mis en œuvre à l'horizon 2021 », ajoute le quotidien. « La finalité de ce projet consiste à assurer la fabrication des 30 millions de repas par an servis par la Ville dont 22 millions dans les écoles. Soit environ 55 millions d'achats de denrées alimentaires », précise encore le journal.
L’annonce de coopérative « Du champ à l'assiette » n’a semble-t-il pas beaucoup filtré dans les milieux professionnels agricoles. Dans un entretien accordé à Agra le 29 octobre, Christophe Hillairet, président de la chambre d'agriculture d'Ile de France, dit avoir appris la nouvelle par « par voie de presse ». Il se dit « évidemment prêt à travailler avec ces interlocuteurs, car ce sont des clients et les agriculteurs franciliens auraient tort de s’en priver ». Il suggère cependant de constituer une « société d’économie mixte » plutôt qu’une coopérative qui « n’est pas la mieux placée pour remporter des marchés publics ». Pour lui, rapporte encore Agra, le terme « coopérative » a été utilisé pour faire comprendre aux Parisiens l'objectif de développer l’approvisionnement local, la proximité des élections municipales renforçant cette motivation. « Ce que les responsables de la mairie ne veulent plus, c’est voir du bio dans les cantines qui vient de l’autre bout de la planète ».
Le Parisien indique que c’est une société d’économie mixte, AgriParis, qui porte le projet. Mais Agra se fait l’écho également d’une tribune au journal Le Monde parue le 29 octobre. Célia Blauel et Pénélope Komitès, adjointes à la mairie de Paris, et le voyagiste Jean-François Rial y précisent qu'« AgriParis sera une société d’économie mixte coopérative, créée en partenariat avec le monde agricole, pour permettre à Paris de produire directement ses denrées alimentaires». Les trois signataires sont membres du collectif Paris en commun, qui soutient Anne Hidalgo. Ils s’opposent au projet d’EuropaCity, « défendu par l’actuel gouvernement, et qui consiste à construire un supermarché géant sur des terres agricoles très riches au Nord de Paris », indiquent-ils dans leur tribune.