Une maternité avec truies en cases mise bas liberté axée sur le confort de travail
L’EARL de Kervennan concilie bien-être animal, confort de travail et économie d’énergie avec sa nouvelle maternité liberté et son système innovant de chauffage en nurserie.
L’EARL de Kervennan concilie bien-être animal, confort de travail et économie d’énergie avec sa nouvelle maternité liberté et son système innovant de chauffage en nurserie.
À Lannilis dans le Finistère, François Simon a construit un bâtiment comprenant une salle de 48 cases mise bas liberté et une nurserie de 550 places. Cet ensemble remplace d’anciens bâtiments du site et permet désormais de rassembler dans une même salle toutes les truies allaitantes, jusqu’à présent réparties dans des salles de tailles diverses. « La surveillance des animaux va être facilitée », explique l’éleveur, qui gère l’élevage de 200 truies naisseur engraisseur en conduite quatre bandes avec l’aide de Vincent Abguillerm, son salarié. Le confort de travail a été un axe de réflexion important lors du projet du bâtiment, présenté fin juillet lors d’une porte ouverte organisée par son groupement Evel’up. « J’ai souhaité avoir un cadre de travail agréable avec une salle lumineuse (larges fenêtres et plafond clair) et un espace aéré (minimum de cloisons hautes et de tubulaires…). » Le choix de partir sur des cases mise bas bien-être a été une évidence pour l’éleveur. « Je n’envisageais pas d’investir dans du neuf avec des cases conventionnelles. Cela me permet d’avoir un temps d’avance, face à des attentes sociétales de plus en plus fortes. » Il a choisi le nouveau modèle de case liberté Matek d’I-Tek, en particulier pour sa robustesse, son accessibilité et la bonne visibilité des animaux avec ses cloisons basses et l’absence de niches à porcelets.
Une ventilation centralisée
Plutôt qu’une ventilation salle par salle, plus habituelle pour cette taille de bâtiment, l’éleveur a opté pour une ventilation centralisée à extraction basse. « En plus de l’économie d’énergie, l’objectif est d’anticiper un agrandissement du bâtiment et de permettre l’installation d’un lavage d’air en cas d’évolution de la réglementation sur la qualité de l’air. L’absence de ventilateurs à proximité rend aussi les salles plus silencieuses. » L’air arrivant des combles isolés est diffusé par des ouvertures situées au-dessus des trois couloirs de la salle de maternité. Il est ensuite extrait sous le couloir central. « La capacité d’extraction maximale de la gaine de ventilation centralisée a été dimensionnée à 320 m3/heure/truie (contre 250 m3/h/truie en zone tempérée selon les normes Ifip), le but étant de pouvoir renouveler l’air rapidement dans ce type de salle à grand volume », ajoute Gwénaël Floch, du service construction et innovation d’Evel’up. « En périodes chaudes, l’air entrant en maternité sera rafraîchi par un cooling. Mais l’hiver, la prise d’air se fera au niveau du couloir du bâtiment, afin d’éviter les retombées d’air froid au niveau des animaux. »
Une pompe à chaleur air/eau
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L’une des spécificités du bâtiment est d’être équipé du dispositif de chauffage avec pompe à chaleur de la société Calopor. Il sert à la fois à chauffer l’eau circulant sous les plaques chauffantes des porcelets en maternité et à chauffer la nurserie (voir ci-contre). La pompe à chaleur de 24 kW récupère les calories de l’air extérieur pour chauffer l’eau d’un ballon d’eau chaude de 430 litres. Si les besoins de chauffe en maternité s’avèrent plus élevés que prévu, un échangeur de chaleur récupérant les calories de l’air vicié en amont des turbines d’extraction sera ajouté. Tout a été anticipé dans ce sens au niveau du bâtiment.
La salle nurserie adjacente à la salle de maternité est constituée de cases de 30 à 35 porcelets ainsi qu’une case double, équipée d’un Rondomat de Fancom pour faciliter l’apprentissage alimentaire des porcelets plus petits. Sevrés à 21 jours, les porcelets y resteront pendant 28 jours jusqu’à un poids d’environ 15-16 kg. Ils iront ensuite directement dans l’un des deux sites d’engraissement.
Le coût du bâtiment est de 427 000 euros, soit 6 540 euros par place de maternité et 205 euros par place en nurserie. Par rapport à un bâtiment équipé de cases conventionnelles, cela représente un surcoût de 1 000 à 1 100 euros par place (lié à la surface supplémentaire et au coût plus élevé de la case liberté). François Simon compte valoriser cet investissement dans les cases bien-être à travers un cahier des charges privé, sachant qu’il a déjà intégré une démarche d’alimentation sans OGM et sans antibiotiques à partir de 42 jours.
Fiche élevage
Une bonne visibilité grâce à la case mise bas Matek
La salle maternité est composée de 8 rangées de cases mise bas liberté Matek d’I-Tek de 2,45 mètres de profondeur sur 2,8 et 2,9 mètres de long, soit 6,86 et 7,1 m2 par case. L’ouverture de la case est latérale. Du couloir, l’éleveur accède facilement à l’auge ainsi qu’aux porcelets. « Ses cloisons basses de 50 cm sur pratiquement les deux tiers du pourtour de la case lui donnent un aspect très ouvert et offrent une bonne visibilité à l’éleveur », détaille Ludovic Lan, responsable commercial I-Tek. Le sol est constitué d’un caillebotis plastique porteur truie, d’un caillebotis en fonte sous la truie et d’une plaque pour porcelets de 0,8 m2, dans laquelle circule une eau chaude. La mise en mode liberté de la case se fait en ouvrant deux portillons, offrant à la truie un espace carré. Ces portillons permettent à l’éleveur d’avoir en permanence un accès sécurisé à la truie ou aux porcelets.