Agribashing
Une décision de justice qui choque les victimes d'intrusion dans les élevages
Un éleveur victime d’intrusion dans son élevage a porté plainte. Les faits ont été commis en mai par le député Bastien Lachaud et des représentants de l’association DxE. Le TGI de Saint-Brieuc a prononcé son verdict le 3 octobre. L’agriculteur est débouté et condamné à payer 3000 €. Une vaste opération « portes poussées la nuit » a -t-elle commencé dans les élevages ? Les députés demandent à Emmanuel Macron d’agir face à l’agribashing.
Un éleveur victime d’intrusion dans son élevage a porté plainte. Les faits ont été commis en mai par le député Bastien Lachaud et des représentants de l’association DxE. Le TGI de Saint-Brieuc a prononcé son verdict le 3 octobre. L’agriculteur est débouté et condamné à payer 3000 €. Une vaste opération « portes poussées la nuit » a -t-elle commencé dans les élevages ? Les députés demandent à Emmanuel Macron d’agir face à l’agribashing.
3000 €, c’est ce que va devoir verser l’éleveur de porcs des Côtes-d’Armor victime d’une intrusion dans ses bâtiments le 22 mai 2019. Le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud s’était introduit dans l’élevage porcin accompagné par l’association de défense animale DxE qui avait filmé les animaux et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux. L’exploitant d’Allineuc avait saisi la justice pour « violation du droit de la propriété, violation de domicile, atteinte à la vie privée et atteinte à la réglementation sanitaire en matière d’élevage porcin », indique Ouest France. Le Tribunal de Grande instance de Saint-Brieuc a jugé l’affaire le 3 octobre et l’agriculteur se retrouve débouté et condamné aux « entiers dépens », poursuit le quotidien régional. Il n’y a pas eu « atteinte à la vie privée » justifie le TGI pour expliquer sa décision.
En mai, Christiane Lambert avait fermement condamné cette action, accusant le député et les militants de mettre en danger un élevage. C'est « scandaleux » avait-elle estimé.
Aujourd'hui, les agriculteurs sont sous le choc. Débouté et condamné à payer, le jugement ne passe pas. Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages d'étonnement et d'incompréhension fusent.
Pour Eddy Fougier, politologue consultant, spécialiste des questions d'agribashing, il s'agit là d'une « légitimation de la désobéissance civile ».
La journaliste au Point Géraldine Woessner commente aussi la décision de justice sur Twitter.
Autre réaction teintée de colère en forme de question : le député qui s'est introduit de nuit dans une porcherie a-t-il eu un blâme de l'Assemblée nationale ?
Une vaste opération « portes poussées la nuit » a -t-elle commencé dans les élevages ? Récemment, c’est une journaliste de BFM TV qui a franchi la ligne rouge en pénétrant avec des militants de DxE, dont son président William Burkhardt, dans une maternité d'élevage porcin. La vidéo a été diffusée sur la chaîne de télévision et sur les réseaux sociaux le 8 octobre.
Une nouvelle fois, les réactions du monde agricole ne se font pas attendre.
« Il ne faut pas s’étonner que les élevages de volailles brûlent », lance pour sa part l’agrinaute Marc Henninger, en faisant allusion à l’incendie volontaire de trois poulaillers chez un éleveur de l’Orne.
Un appel au président de la République
Revenant sur le regrettable épisode qui s'est déroulé sur l’exploitation d’Emmanuel Prévost dans la nuit du 16 au 17 septembre 2019, la députée de l’Orne Véronique Louwagie a rédigé un courrier au président de la République. L’élue signe cette lettre avec 49 autres députés français pour demander à Emmanuel Macron de se saisir du dossier de l’agribashing, indique L’Agriculteur normand.
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